« La Princesse Mathilde », étude en pied pour Le Baptême du Prince impérial
Thomas Couture (Senlis, 1815 – Villiers-le-Bel, 1879)
« La Princesse Mathilde », étude en pied pour Le Baptême du Prince impérial
Thomas Couture (Senlis, 1815 – Villiers-le-Bel, 1879)
Vers 1856
Huile sur toile
H. 0,92 ; L. 0,73 m
C.38.3394
M.b.g. : T.C.
Indivision Couture, état du 16 février 1884, no 290 (« Princesse Mathilde. Figurine en costume. Étude pour Le Baptême du Prince impérial. »). P. A. Chéramy. Sa vente, Paris, galerie Georges Petit, 5-7 mai 1908, no 147. Uhde, Neuville et Vivien. Acquis de MM. Neuville et Vivien par les musées nationaux en 1932. Évacué à Chambord en novembre 1939 ; vu à Chambord en novembre 1943, caisse no 10. Retour à Compiègne en 1946.
La facture de cette figurine de la princesse Mathilde (1820-1904), cousine de Napoléon III, est révélatrice de la manière dont Thomas Couture ébauchait ses toiles. Ici, point encore de riches effets de matière : le mode d’expression de l’artiste indique la transition du dessin à la peinture. La palette est fort restreinte : un gris et un brun, déclinés en jus léger pour la mise en place des masses, plus concentré pour le tracé des formes et l’indication sommaire des volumes ; un blanc rosé pour les chairs ; du jaune et du blanc purs en rehauts. Le fond, frotté du même gris, laisse la figure en réserve. Il nimbe d’une lumière délicate son profil et son buste, comme dans les autres études de figurines du même ensemble.
La comparaison entre cette figurine et la figure de la princesse Mathilde dans la composition monumentale donne des indications intéressantes sur la place de ce type d’étude dans le processus de création de Couture. En effet, le dessin en grand du personnage est identique à celui de la figurine, mais un tracé antérieur différent est observable, notamment au niveau du drapé de la robe et des épaules, ainsi que de la position de la tête et du bras. Un calque de mise au carreau conservé dans les collections compiégnoises (C.71.193) correspond à cette première pensée de l’artiste. Couture reporta tout d’abord cette silhouette très simplifiée sur sa toile, puis il la retravailla et ébaucha cette étude destinée à fixer son effet général. Une seconde étude peinte dédiée à la tête et aux épaules (voir C.64.029) vint préciser l’expression, ici accessoire.
Éléments importants de la silhouette, les bijoux sont en revanche plus détaillés dans la figurine : on distingue nettement le diadème orné d’une aigle impériale en diamants livré par le joaillier Fossin à l’occasion du mariage de la princesse avec le prince Anatole Demidoff, ainsi que la couronne de fleurons du même fournisseur. Grande amatrice de perles, Mathilde porte également une parure comprenant un somptueux collier à sept rangs provenant de sa mère, Catherine de Wurtemberg, reine de Westphalie.
Auteur du commentaire : Laure Chabanne
Index des personnes représentées :
Mathilde, princesse Bonaparte (Trieste, 1820 – Paris, 1904)
Index iconographique :
Bijou ; femme ; robe
Cette œuvre appartient aux ensembles :
Le Baptême du Prince impérial par Thomas Couture
Thomas Couture
Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne
Pour citer cet article :
Laure Chabanne, « La Princesse Mathilde », étude en pied pour Le Baptême du Prince impérial, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=368