Jacques Kuhnmunch, Laure Chabanne & Étienne Guibert
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Musées du Second Empire La vénerie et les chasses impériales sous Napoléon III

La vénerie et les chasses impériales sous Napoléon III

Jacques Kuhnmunch

Napoléon III poursuit la tradition des chasses au cerf en forêt de Compiègne, selon un esprit proche de celui de l’Ancien Régime. En 1852, le comte Ney est nommé chef d’équipage, à charge pour lui de recruter des hommes ayant une bonne connaissance de la forêt et des pratiques cynégétiques. Le marquis de l’Aigle lui ayant cédé ses quarante chiens anglais, les premières chasses ont lieu en novembre 1852, avec pour invitées la comtesse de Montijo et sa fille, la future impératrice Eugénie. Organisée autour du grand veneur, le maréchal Magnan, suivant une hiérarchie parfaitement codifiée, la vénerie impériale comprend également un vétérinaire et un boulanger dont la fonction est de subvenir aux besoins des 120 chiens de la meute. Comme au temps de la royauté, la vénerie impériale a ses codes vestimentaires. L’ancien uniforme bleu de France est remplacé par l’habit vert à la française, culottes blanches, bottes à l’écuyère et tricorne galonné d’or. L’empereur porte en sus la plume blanche au chapeau. L’impératrice est vêtue d’un corsage d’amazone en drap vert à collet et parements de velours cramoisi, avec galons de vénerie au collet et aux poches, dessinant des brandebourgs sur la poitrine. Un chapeau lampion avec plume blanche et une jupe de drap vert complètent son ensemble.

À Compiègne, les chasses obéissent à un rituel bien établi. Les invités ont la possibilité de participer à un tiré ou chasse à tir (voir Janet-Lange, Napoléon III chassant à tir à la faisanderie de Compiègne) et à une chasse à courre. L’empereur, qui adore le tir au perdreau, fait installer une faisanderie dans sa résidence d’automne afin d’assouvir sa passion dans les « tirés », bois taillés à 1,20 m de hauteur pour des raisons de sécurité et de visibilité du gibier en vol. Le déroulement de la chasse s’apparente à un rituel : les tireurs suivent des sentiers ou « layons » tandis que les rabatteurs officient entre chaque layon. En fin de journée, des rabatteurs, présents à proximité, repoussent le gibier à l’extrémité des tirés, là où se tiennent les chasseurs : c’est la fin de la chasse, ou « bouquet ». Les chasses à courre étaient beaucoup plus complexes. Elles pouvaient s’achever par la curée froide qui, à Compiègne, se faisait aux flambeaux dans la cour d’honneur.

Pour illustrer les chasses impériales, qui restent un temps fort dans la vie de cour à Compiègne sous le Second Empire, Napoléon III s’est entouré de peintres d’animaux comme Godefroy Jadin, surnommé le « Raphaël des Toutous », qui fut le premier peintre de la Vénerie, ou encore Gustave Parquet qui lui succéda. Le musée du Second Empire conserve nombre de leurs toiles.

Œuvres de l’ensemble