Piat-Joseph Sauvage (1744 - 1818)
Le choix d’un peintre s’est posé lors des travaux de réaménagement des appartements royaux conduits par Ange-Jacques Gabriel (1698-1782) puis par Louis Le Dreux de la Châtre (1721-1792) dans les années 1750. Deux options s’offrent aux architectes. L’une plus conventionnelle consiste à réutiliser les natures mortes et les portraits de chiens de Desportes et d’Oudry ; la seconde, plus moderne, fait appel à un artiste en phase avec le goût de l’époque. Le comte d’Angiviller (1730-1810), directeur des Bâtiments, sur le conseil de Jean-Baptiste Pierre (1714-1789), premier peintre du roi, se tourne alors vers Piat-Joseph Sauvage, qui a déjà travaillé sous ses ordres à la décoration du cabinet des Bains de Madame Adélaïde (1737-1800), au château de Versailles. Jean-Baptiste Pierre élabore en novembre 1784 un vrai projet décoratif consistant à peindre en grisaille et en « coloris » des dessus-de-porte dans les appartements du Roi, de la Reine, de Madame Royale et du Dauphin, selon une iconographie respectant la distribution des espaces et leur hiérarchie.
En juin 1785, Sauvage livre ses premières peintures, six pour le cabinet de la Poudre de l’appartement intérieur du Roi (actuelle chambre à coucher de l’Empereur) et six pour la salle du Grand Couvert (actuelle salle à manger de l’Empereur). L’année suivante, le peintre livre les décors du cabinet du Conseil et de la salle des Nobles, suivis en 1787 de ceux prévus pour la chambre à coucher de la Reine. Les derniers envois ont lieu en mai 1789 ; ils concernent le salon des Jeux de la Reine et les dernières compositions de la salle des Nobles chez le Roi11. Pour un historique complet des décors de Piat-Joseph Sauvage à Compiègne, se reporter au catalogue de l’exposition Louis XVI et Marie-Antoinette à Compiègne, Musée national du château de Compiègne, 2006-2007, p. 33-37..