L’Étoile du matin ou L’Aurore
Anne-Louis Girodet (Montargis, 1767 – Paris, 1824)

L’Étoile du matin ou L’Aurore

Anne-Louis Girodet (Montargis, 1767 – Paris, 1824)

1814
Huile sur toile
H. 1,60 ; L. 1,60 m

INV. 4951

Appartements historiques

Historique

Peint en 1814 pour la chambre à coucher de l’Impératrice. En place.

Commentaire

La chambre à coucher de l’Impératrice est située à l’emplacement du salon des Jeux des petits appartements du Roi ; elle sera utilisée pour la première fois par Marie-Louise lors de son arrivée à Compiègne le 27 mars 1810. L’achèvement du décor est repoussé de plusieurs années en raison des événements liés aux campagnes de Russie et de Saxe. En mars-avril 1814, les attaques prussiennes occasionnent de nombreux dommages dans les appartements impériaux. Grâce aux crédits alloués pour leur remise en état, Berthault sollicite Girodet pour les peintures d’histoire destinées à cette chambre. Girodet réalise quatre panneaux représentant les Saisons, placés de part et d’autre des miroirs, complétés par Apollon ou L’Hymen (voir INV. 4956), Flore ou la Fécondité, placés entre les fenêtres et par une toile au plafond, Aurore chassant la Nuit. L’ensemble est achevé en 1814-1815. Girodet reprend, avec des variantes, les Saisons peintes en 1802-1804 au cabinet de Platine de la Casita del Labrador du château d’Aranjuez (près de Madrid) imaginé par Percier et Fontaine. En 1870, La Fécondité est détruite par les Prussiens, et Le Printemps (voir INV. 4952) fortement ruiné. De nos jours, les trois Saisons restantes sont toujours disposées de part et d’autre des miroirs, mais Apollon a remplacé Le Printemps. Deux panneaux de tenture nacarat ont été placés entre les fenêtres qui retrouvent leur état précédant la mise en place des peintures de Girodet.

La figure de L’Aurore s’inspire autant des peintures pompéiennes que du célèbre tableau de Guido Reni (1575-1642), La Fortune, dont il existe deux versions (Rome, Vatican et Académie de Saint-Luc). On connaît une première idée pour le plafond de Compiègne dans un dessin conservé dans un carnet de croquis de l’artiste appartenant à la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art (Ms 513).

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch

Bibliographie

Anonyme, notice sur le château royal de Compiègne. [s. l. s. n.], [1822], archives départementales de l’Oise, Ms. 1 BH 880.

Jean-Antoine François Léré, Notice des peintures à demeure existantes au mois de mai 1823 dans les grands appartements du château royal de Compiègne, recueïlli par Léré, manuscrit, bibliothèque municipale de Compiègne, VDC 197/V 7 a) 3, n^o 47.

Pierre-Alexandre Coupin, Œuvres posthumes de Girodet-Trioson, peintre d’histoire, suivies de sa correspondance, Paris, Jules Renouard, 1829, t. I, p. LVIII.

Fleschelle, Description du château royal de Compiègne, Compiègne, Jules Escuyer, 1829, p. 20.

Anonyme, Notice des peintures placées dans les appartements du Palais de Compiègne, Paris, Vinchon, 1841, n^o 40 bis.

Anonyme, Notice des peintures et sculptures placées dans les appartements et dans les jardins du Palais de Compiègne, Paris, Vinchon, 1846, p. 14.

Jean Vatout, Souvenirs historiques des Résidences Royales de France, Paris, Firmin-Didot Frères, 1848, vol. 7, vol. 7, p. 594.

Jean-Joseph-François Pellassy de l’Ousle, Notice sur les peintures et sculptures du Palais de Compiègne, Paris, Imprimerie impériale, 1861, p. 18.

Charles Blanc, Histoire des peintres de toutes les Écoles, Paris, Jules Renouard, 1862-1863, p. 15.

Ernest Chesneau, L’Art dans les résidences impériales. Compiègne, Paris, E. Panckoucke et C^ie, 1863, p. 16.

Jean-Joseph-François Pellassy de l’Ousle, Notice sur les peintures et sculptures du Palais de Compiègne, Paris, Imprimerie impériale, 1867, p. 19.

Paul-Auguste Leroy, Girodet-Trioson peintre d’histoire, Orléans, H. Herluison, 1892, p. 49.

Jacqueline Pruvost-Auzas, « Les peintures de Girodet au palais de Compiègne », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1969 (1971), p. 93-106, p. 102, repr. p. 101, fig. 4.

Jacqueline Pruvost-Auzas, « Détails inédits sur la décoration réalisée de 1813 à 1821 au palais de Compiègne », Connaissance des Arts, n^o 234, août 1971, p. 48-55, p. 3, repr. p. 50.

Georges Bernier, Anne-Louis Girodet 1767-1824, Prix de Rome 1789, Paris / Bruxelles, J. Damase, 1975, p. 167, repr. p. 171.

George Levitine, Girodet-Trioson : An Iconographical Study, Londres / New York, Garland, 1978, p. 384, repr. fig. 122.

Stephanie Nevison Brown, Girodet, a Contradictory Career, Ph.D. Thesis, Londres, Courtauld Institute of Art, University of London, 1980, p. 301, repr. fig. 138.

Jean-Marie Moulin, « La chambre à coucher et le boudoir de l’impératrice Marie-Louise à Compiègne », La Revue du Louvre, n^o 6, 1984, p. 326-336, p. 331.

Élisabeth Foucart-Walter, Catalogue sommaire illustré des peintures du musée du Louvre et du musée d’Orsay. V. École française. Annexes et index. Liste des tableaux déposés par le Louvre, Paris, Réunion des musées nationaux, 1986, p. 266.

Jean-Marie Moulin, « Compiègne », numéro spécial de Connaissance des Arts, 1991, p. 9-16 et p. 19-31, p. 29.

Jean-Marie Moulin, Guide du Musée national du château de Compiègne, Paris, Réunion des musées nationaux, 1992, p. 77.

Jacques Kuhnmunch, Girodet à Compiègne. Les décors, Paris, Réunion des musées nationaux, 2005, p. 20-22, repr. p. 21.

Jacques Kuhnmunch, « Les décors de Compiègne », dans Girodet. 1767-1824 [cat. exp. Paris, musée du Louvre ; Chicago, The Art Institute of Chicago ; New York, Metropolitan Museum of Art, 2005-2006], Paris, musée du Louvre éd. / Gallimard, 2005, p. 266-267, p. 267-270, repr. 182, p. 267.

Exposition

Girodet à Compiègne. Les Décors, Compiègne, musée national du Château, 23 septembre 2005 – 6 janvier 2006.

Index

Genre :
Peinture d’histoire → Peinture allégorique
Décors peints
Peinture d’histoire → Nu

Index iconographique :
Aube ; couronne ; drapé ; étoile ; femme ; fleur ; hibou ; nu ; oiseau

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