Le Phare de Ripetta

Léon François Antoine Fleury (Paris, 1804 – Paris, 1858)

Acquis par Louis-Philippe, à la suite du Salon de 1831 avec six autres études pour la somme de 800 francs. Entré au château de Compiègne à une date inconnue. Appartement du régisseur, troisième chambre à coucher en 1850 ; bureau de la Régie en 1856 ; appartement A2, chambre à coucher en 1874 ; galerie des Colonnes en 1893 ; idem en 1894.

Fils du peintre Antoine Claude Fleury (1743-1822), Léon François entre à l’École des beaux-arts en 1821 dans l’atelier de Louis Hersent (1777-1860), puis dans celui de Jean-Victor Bertin (1767-1842). Parti à Rome dans les années 1827-1829, il dessine et peint avec son ami Corot (1796-1875) des scènes de la vie et de la campagne romaines. De retour en France, Fleury expose surtout aux Salons des paysages composés d’après des études prises sur le vif lors de ses nombreux voyages en France ou de ses séjours à Magny-les-Hameaux en forêt de Fontainebleau. Au Salon de 1831, sous le numéro 772, il expose sept compositions : deux études de costumes et cinq paysages. De ces cinq paysages ne subsistent que les quatre des collections de Compiègne.

Le port de Ripetta et son phare s’étendaient autrefois à proximité du mausolée d’Auguste et de l’Ara Pacis. Les peintres appréciaient ce lieu en raison de son caractère pittoresque et de la proximité des ruines. Il existe dans une collection privée américaine une autre version de ce phare. Ses dimensions sont quasi identiques à l’étude de Compiègne, et le support est le même. La seule différence réside essentiellement dans la présence d’un couple conversant près de la borne blanche et de quelques détails dans le traitement de la façade, ainsi que dans la coloration des voiles des embarcations. Le Phare de Ripetta est l’exemple même de ces études de plein air des années 1830 exécutées à l’huile sur papier qui pouvaient être reprises en atelier par les peintres suivant la demande des amateurs.

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch