La Vierge à l’Enfant adoré par des anges
Attribué à Michele Rocca (Parme, 1670? – vers 1751)
La Vierge à l’Enfant adoré par des anges
Attribué à Michele Rocca (Parme, 1670? – vers 1751)
Ancienne attribution : Bartolomeo Biscaino (Gênes, 1632 – Gênes, 1657)
Vers 1700
Huile sur toile
H. 0,47 ; L. 0,36 m
INV. 117
MR 64
[1856] C.P. 104
Entré au château de Compiègne le 13 novembre 1822 ; chapelle en 1822 ; appartement de la duchesse d’Orléans, petit salon de travail en 1837 ; idem en 1841 ; idem en 1844 ; appartement A, cabinet d’angle en 1846 ; idem en 1847 ; idem en 1848 ; chapelle, tribune en 1850 ; appartement A, cabinet de travail en 1856 ; galerie des Fêtes en 1894.
Le format serré de ce petit tableau de dévotion met l’accent sur la relation à la fois incarnée et particulière de l’Enfant Jésus à sa mère, la Vierge Marie dont le concile de Trente a conforté la place dans le dogme catholique. La présence des putti, signes de l’irruption du divin dans le monde tangible des hommes, associée à une lumière traitée de façon surnaturelle fait entrer le fidèle spectateur dans les mystères de la foi et donne toute sa dimension religieuse à ce petit tableau réalisé au tournant des xviie et xviiie siècles pour un usage privé.
Ce tableau a longtemps été donné à Biscaino à la suite d’une confusion dans l’inventaire Napoléon (vers 1810) entre cette toile et un autre tableau de cet auteur traitant le même sujet, mais aux dimensions plus importantes11. Ce tableau prélevé à Brunswick en 1806 par les troupes napoléoniennes a été restitué à son duché d’origine en 1815 (Bruson, 1977).. Il est vrai que ce peintre génois, élève de Valerio Castello (voir INV. 237), a peint de nombreuses nativités dans une veine assez proche. Ainsi le Metropolitan Museum of Art de New York conserve-t-il une eau-forte dont la composition, les putti, le visage de la Vierge à l’arête du nez accentuée et la colonne de l’arrière-plan ne sont pas sans rapeler notre tableau22. Nativité avec des anges, eau-forte, vers 1650-57, no 2012.136.523, New York, Metropolitan Museum of art : https://www.metmuseum.org/art/collection/search/412503. Mais il s’agit plus sûrement d’une source d’inspiration commune : L’Adoration des bergers peint par Le Corrège (1489-1534) qui connut un grand retentissement auprès des artistes aux xviie et xviiie siècles33. L’Adoration des bergers, appelée aussi La Nuit, peint vers 1523-1530, Dresde Gemäldegalerie Alte Meister.. La composition ici plus statique et les coloris moins suaves que ceux mis en œuvre par Biscaino rapprochent davantage notre tableau des productions peintes à Rome et dans la Latium au milieu du xviie siècle. À la suite de Jérôme Montcouquiol et Alessandro Agresti, les boucles blondes ondulées des putti ou encore le visage triangulaire au nez aigu de la Vierge font plutôt penser aux créations du peintre romain Michele Rocca à qui cette œuvre a pu dernièrement être attribuée.
Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch
Genre :
Peinture d’histoire → Peinture religieuse
Index iconographique :
Adoration ; ange ; colonne ; enfant ; Jésus-Christ ; Nativité ; nuée ; paille ; putto ; Vierge Marie
Cette œuvre appartient à l’ensemble :
Les peintures de la chapelle
Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Jacques Kuhnmunch, Étienne Guibert
Pour citer cet article :
Jacques Kuhnmunch, La Vierge à l’Enfant adoré par des anges, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=12