La Bataille de la Moscowa (1812)

Anonyme

La galerie de Bal du château de Compiègne possède, en plus des décors de Girodet, une série de douze peintures allégoriques disposées en compartiments sur la voûte. Ces toiles évoquent les grandes victoires napoléoniennes (Austerlitz, Iéna, etc.) qui ont permis d’établir La Paix favorisant les Arts. Mises en place après 1812, ces peintures sont réputées avoir été réalisées par les meilleurs élèves de Jean-Baptiste Regnault (1754-1829) à savoir : Pierre-Auguste Vafflard (1774-1837), Merry-Joseph Blondel (1781-1853), auteur des décors du salon de la galerie de Diane à Fontainebleau, Vauthier (1774-1832) et Bonnière. On pourrait s’étonner que les historiens n’évoquent jamais cet important programme décoratif. À leur défense, on objectera que les documents d’archives le concernant sont pour l’instant inexistants ; aucune étude dessinée ou peinte n’est mentionnée, à l’exception toutefois d’un Trophée et Victoire (projet pour Compiègne) figurant dans le catalogue de la vente de l’atelier de P.-A. Vafflard les 5 et 6 avril 1832 au n^o 80, sans plus de précisions. La même remarque s’applique au catalogue de la vente de l’atelier de Blondel (12-13 décembre 1853). L’attribution de ce décor aux peintres précédemment cités semble revenir à Léré qui, dans sa Notice des Peintures à demeure / Existantes au Mois de mai 1823 / Dans les Grands Appartements du Château Royal de Compiègne, est le premier à les nommer. Pourtant, l’énumération de Léré laisse quelque peu perplexe ; à quelle composition correspondent L’Entrée à Berlin ou L’Entrée à Vienne alors que toutes les scènes sont légendées ? Y a-t-il eu changement de programme ? Le manuscrit ms. 1. BH. 880 des archives départementales de l’Oise (1822) se contente de citer des Batailles et allégories à la Gloire des armées françaises sans avancer de noms d’auteurs. Il en va de même dans la monographie de Fleschelle sur le château de Compiègne (1829). La vraie raison ne résiderait-elle pas dans l’homogénéité de ce décor, où il est pratiquement impossible de distinguer telle ou telle main ? Pour l’instant, nous préférons classer ces peintures dans la rubrique France xix^e siècle, faute de mieux.

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch