Globba erecta. Globbée droite. Lilium superbum. Lis superbe. Hemerocallis japonica…

Étienne Dubois (Paris, 1766 – Paris, 1839), d’après Pierre-Joseph Redouté (Saint-Hubert, 1759 – Paris, 1840)

Pierre-Joseph Redouté, surnommé le Raphaël des Fleurs, conduit une carrière dans l’esprit des Lumières. Plutôt que de se destiner à la peinture de fleurs, très en vogue à son époque, il se tourne vers la botanique qu’il étudie au Jardin du Roi, grâce à l’amitié d’un des professeurs, René-Louis Desfontaines (1750-1833), qui apprécie son sens de l’observation et la rigueur de ses dessins. Nommé dessinateur et peintre de Marie-Antoinette en 1788, il devient le peintre officiel de l’impératrice Joséphine, dont la passion pour la botanique est bien connue. Redouté dessine les plantes à la mine de plomb rehaussée d’aquarelle sur vélin ; elles sont ensuite reproduites en gravure selon la technique du pointillé. Ses deux principaux ouvrages, Les Liliacées, paru en huit volumes entre 1802 et 1816, et Les Roses (1817-1824), font toujours autorité. Le recueil Les Liliacées était très attendu des botanistes, qui ne pouvaient conserver de telles plantes dans leurs herbiers. Redouté les dessine en entier avec leurs feuilles et le bulbe. Les décors floraux du deuxième salon de l’Impératrice au château de Compiègne par Étienne Dubois père sont de fidèles reprises des gravures d’après Redouté. Les plantes reproduites par Étienne Dubois d’après des gravures de Lemercier ou de Langlois sont extraites des cinq premiers volumes respectivement publiés en 1802, 1805, 1807, 1808 et 1809. Comme on peut le noter, Étienne Dubois a représenté les fleurs avec les tiges et les feuilles, mais sans les bulbes. Cet ensemble, unique par sa qualité, est un précieux témoignage du goût de l’époque pour des plantes encore rares, connues de quelques amateurs, mais choisies également pour leur coloris ou la forme étrange de leur végétation. La Globba erecta est reproduite dans le volume 3, planche 173 ; le Lilium superbum dans le volume 2, planche 103 ; l’Hemerocallis japonica est reproduite dans le premier volume, planche 3.

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch