Portrait équestre de Léopold I^er, roi des Belges

Edouard de Biefve (Bruxelles, 1808? – Bruxelles, 1882)

Don de l’artiste au roi Louis-Philippe en 1833. Entré au château de Compiègne le 6 août 1834 ; appartement de la duchesse d’Orléans, petit salon de travail en 1837 ; idem, salon en 1841 ; appartements des Princes et des Princesses, cabinet en 1846 ; idem en 1847 ; idem en 1848 ; appartement C, salon en 1856. Retour au Louvre le 25 octobre 1862. Dépôt en 1872 au musée de Mende ; présenté au tribunal d’instance de Marvejols (Lozère). Retour au Louvre en 2006. Dépôt au château de Compiègne en 2012.

La réalisation en 1832 de ce portrait du premier roi des Belges Léopold (1790-1865) est sans conteste liée au mariage cette année-là à Compiègne du souverain avec Louise d’Orléans, la fille aînée du roi des Français Louis-Philippe. Ce dernier gratifie l’artiste d’une somme de 500 F pour le don de ce tableau à la Couronne. Sa présentation à Compiègne à partir de 1834 dans les appartements de la famille d’Orléans à Compiègne en fait un souvenir de l’événement familial.
Élève de Joseph Paelinck (1781-1839) dans sa ville natale, Edouard de Biefve est à Paris de 1831 à 1841 où il travaille dans l’atelier de David d’Angers (1788-1856) puis de Paul Delaroche (1797-1856). De retour à Bruxelles, il reçoit de nombreuses commandes du jeune État belge et participe ainsi à l’édification d’un sentiment national. En 1845, il reçoit le titre de peintre de la Reine.
L’artiste reprend les codes des représentations équestres élaborées à la Renaissance. Le portrait a pour cadre un paysage qui, en associant vastes prairies et étendues d’eau, peut être assimilé au Royaume de Belgique. Le modèle est monté sur un cheval brun qui regarde le spectateur et semble le prendre à témoin. Coiffé d’un bicorne, arborant épée et insignes militaires et de chevalerie, le jeune roi porte un regard empreint de sérénité et de majesté vers un point situé à l’extérieur du cadre. Cette capacité à voir loin, les rênes tenues d’une main et la longue-vue dans l’autre peuvent être considérés comme des images du bon gouvernement d’un monarque qui a encore besoin d’asseoir sa légitimité.

Auteur du commentaire : Étienne Guibert