Procession dans une église
Eugène Isabey (Paris, 1803 – Montévrain, 1886)
Procession dans une église
Eugène Isabey (Paris, 1803 – Montévrain, 1886)
1870
Huile sur toile
H. 0,60 ; L. 0,95 m
R.F. 1470
C.53.D.32
S.D.b.d. : E. Isabey / 70
G. Dutfoy. George Thomy-Thierry. Don aux musées nationaux en 1902. Dépôt du département des Peintures du musée du Louvre en 1953. Entré au château de Compiègne le 25 juin 1953. Arrêté du 30 janvier 1957.
Fils et élève de Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), Eugène Isabey fut marqué par l’influence du peintre et aquarelliste anglais Richard Parkes Bonington (1802-1828) et d’Eugène Delacroix (1798-1863). Il est surtout passé à la postérité en tant que paysagiste, notamment pour ses vues pittoresques de plages normandes. Sa production de peintre d’histoire est moins bien connue. Elle fut pourtant prolifique et rencontra un succès certain auprès des collectionneurs, comme en témoigne l’ensemble de tableaux conservés à Compiègne (voir R.F. 1426, R.F. 1431, R.F. 1842, R.F. 1844). Il s’agit plus exactement d’une peinture de genre historique, car les scènes représentées ont généralement un caractère vague et anecdotique. D’inspiration romantique pour les thèmes et vénitienne pour la palette, elles valent surtout par les costumes, le décor et les attitudes. Toutefois, Isabey ne sacrifia jamais à l’exactitude archéologique pointilleuse recherchée par certains de ses confrères. Jusqu’aux années 1870, il resta fidèle à la touche vive et brillante qu’il avait adoptée dès le début de sa carrière aux côtés de Bonington et de Delacroix, faisant la part belle au mouvement, à la lumière et à l’ambiance colorée.
Dans les compositions historiques d’Isabey, l’architecture joue souvent un rôle important. Rappelons qu’il prit part comme dessinateur à l’entreprise des Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France. Ainsi, nombre de ses tableaux font d’une église l’un des acteurs principaux de la scène. Tel est le cas ici, le peintre traitant pour la seconde fois, avec quelques variantes, un sujet qu’il avait déjà abordé en 186511. Voir Pierre Miquel, Eugène Isabey 1803-1886. La marine au xixe siècle, Maurs-la-Jolie, éditions de la Martinelle, 1980, no 1099, repr..
À propos de ce tableau, Maurice Denis écrivait en 1941 dans son journal :
« En voyant au Louvre, avec Mlle Delaroche-Vernet, la collection de Jamot qu’on va bientôt montrer, je suis frappé de l’exécution d’une petite Procession d’Isabey, comparée à celle de mes esquisses.
Il y a, ai-je dit, une sorte de politesse, une tradition de bonne société dans ces préparations habiles qui, jusqu’à notre temps, servaient à envelopper les affirmations du peintre. Le peintre, au lieu de dire crûment, par tons séparés, ce qu’il veut dire, emploie des procédés qui correspondent aux bonnes manières de la société d’autrefois. Cet art des préparations, ce souci des bonnes manières sont choses périmées. Malheureusement22. Maurice Denis, Journal, t. III, 1921-1943, Paris, La Colombe, 1959, p. 223.. »
Auteur du commentaire : Laure Chabanne
Genre :
Scènes de genrePaysage → Peinture d’architecturePeinture d’intérieur
Index iconographique :
Enfant de chœur ; évêque ; femme ; homme ; intérieur ; lustre ; prêtre
Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne
Pour citer cet article :
Laure Chabanne, Procession dans une église, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=491