Jacques Kuhnmunch, Laure Chabanne & Étienne Guibert
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Souvenir d’atelier
Sébastien Charles Giraud (Paris, 1819 – Sannois, 1892)

Inscription

S.D.b.g. : CH. GIRAUD / 1853.

Historique

Acquis sur les fonds réservés de l’Exposition à la suite du Salon, par arrêté du 24 juin 1853 pour la somme de 800 francs et inventorié comme appartenant au domaine privé de l’empereur (DP M.I. 21). Envoyé au musée de Tours en 1854. Non restitué à l’impératrice Eugénie en 1881. Dépôt du musée de Tours en 1951. Entré au château de Compiègne le 9 mars 1951.

Commentaire

Élève de son frère Eugène, de treize ans son aîné, Charles Giraud se fit connaître comme peintre de sujets exotiques, à la faveur de voyages en Laponie et à Tahiti, et surtout comme peintre d’intérieurs. À son propos, Théophile Gautier, ami des deux frères, écrivait en 1861 : « Nul ne sait mieux que lui exprimer harmonieusement les mille détails d’un atelier ou d’un cabinet artistique : tableaux, potiches, statuettes, armures, vieux bahuts, tapisseries passées de ton, tout le curieux monde du bric-à-brac11. Théophile Gautier, Abécédaire du Salon de 1861, Paris, E. Dentu, 1861, p. 188.. » Charles Giraud affectionnait en effet tout particulièrement les vues d’atelier. Dès son premier Salon en 1839, il exposa Un intérieur d’atelier de peintre, thème qu’il reprit à l’Exposition de 1849 à 1853 et qu’il traita encore à plusieurs reprises sous le Second Empire. Outre trois toiles conservées à Compiègne (M.I. 21, C.60.003 et R.F. 2834), plusieurs autres compositions dans la même veine sont connues22. Une toile au musée des Beaux-Arts de Dijon ; un tableau signé et daté 1859, passé en vente à l’hôtel Drouot, étude Couturier Nicolay, le 13 décembre 1989, lot no 118, ; un tableau signé et daté de 1849, peut-être l’intérieur d’atelier présenté au Salon de la même année, proposé par la galerie Lemaire en 2004 (voir Choix de sculptures XVIIIe – XXe siècle, Paris, galerie André Lemaire, octobre-novembre 2004, no 14, p. 38-41, avec des illustrations des trois toiles) ; un autre encore au musée du Louvre (INV. 20871), où l’on retrouve la grande armoire à décor gothique associée notamment à une selle provenant d’Afrique du Nord et à des éléments d’armures.. Ces différents tableaux s’inspirent généralement de l’atelier de son frère Eugène et le mettent parfois en scène. Il se trouvait dès la fin des années 1840 dans le même espace que celui représenté après 1870 par Charles Giraud (voir R.F. 2834), comme le prouve une vue datée de 184933. Une toile au musée des Beaux-Arts de Dijon ; un tableau signé et daté 1859, passé en vente à l’hôtel Drouot, étude Couturier Nicolay, le 13 décembre 1989, lot no 118, ; un tableau signé et daté de 1849, peut-être l’intérieur d’atelier présenté au Salon de la même année, proposé par la galerie Lemaire en 2004 (voir Choix de sculptures XVIIIe – XXe siècle, Paris, galerie André Lemaire, octobre-novembre 2004, no 14, p. 38-41, avec des illustrations des trois toiles) ; un autre encore au musée du Louvre (INV. 20871), où l’on retrouve la grande armoire à décor gothique associée notamment à une selle provenant d’Afrique du Nord et à des éléments d’armures.. On y retrouve en outre des éléments de mobilier identiques (armoire « gothique », tapisserie ou toile peinte, potiche), disposés pour certains de manière similaire. L’intérêt d’Eugène Giraud pour les objets orientalisants transparaît déjà à travers la présence d’un narguilé sur l’armoire et d’une selle. V. Moreau a fait également remarquer le moulage en plâtre d’un antérieur de cheval accroché au mur dans l’angle à gauche et l’a mis en relation avec les liens qu’entretenaient les frères Giraud avec le milieu équestre et avec les illustrations qu’ils exécutèrent en 1843 et 1855 pour des ouvrages techniques sur l’équitation. Au milieu de ce bric-à-brac, cinq rapins s’affairent à dessiner un buste en plâtre. La toile en cours et la palette posée sur le chevalet évoquent en creux leur maître, Eugène, tandis qu’un portefeuille, un porte-mine et une casquette semblent avoir été abandonnés au premier plan par un élève absent, peut-être Charles lui-même. Les deux frères figurent toutefois dans la composition par le truchement de leurs profils accrochés au mur, entre lesquels surgit un masque comique. Il s’agissait de médaillons sculptés grandeur nature par le comte Émilien de Nieuwerkerke, amant à partir de 1845 de la princesse Mathilde, amie des frères Giraud. La date exacte de l’exécution de ces deux profils n’est pas connue. Comme l’a noté F. Maison, celui de Charles réapparaîtra dans l’une de ses vues d’atelier peintes en 1859.
Le titre du tableau, « Souvenir d’atelier », peut s’interpréter de diverses manières. Il peut suggérer l’éloignement du sujet dans le temps, mais aussi une certaine liberté prise dans son traitement. Un indice pourrait inciter à situer ce souvenir vers le milieu des années 1840. Charles Giraud a en effet convié dans sa composition un autre personnage, un jeune garçon de moins de sept ans (car il porte encore une robe). Assis sur le sol de l’atelier, il a délaissé son bilboquet pour s’intéresser à un livre. Il lève les yeux vers le spectateur, ce qui souligne par contraste l’application des jeunes dessinateurs. Il pourrait s’agir du fils d’Eugène, Victor Giraud, né en 1840, qui s’adonna lui-même par la suite à la peinture.

Auteur du commentaire : Laure Chabanne

1. Théophile Gautier, Abécédaire du Salon de 1861, Paris, E. Dentu, 1861, p. 188.
2. Une toile au musée des Beaux-Arts de Dijon ; un tableau signé et daté 1859, passé en vente à l’hôtel Drouot, étude Couturier Nicolay, le 13 décembre 1989, lot no 118, ; un tableau signé et daté de 1849, peut-être l’intérieur d’atelier présenté au Salon de la même année, proposé par la galerie Lemaire en 2004 (voir Choix de sculptures XVIIIe – XXe siècle, Paris, galerie André Lemaire, octobre-novembre 2004, no 14, p. 38-41, avec des illustrations des trois toiles) ; un autre encore au musée du Louvre (INV. 20871), où l’on retrouve la grande armoire à décor gothique associée notamment à une selle provenant d’Afrique du Nord et à des éléments d’armures.
3. Une toile au musée des Beaux-Arts de Dijon ; un tableau signé et daté 1859, passé en vente à l’hôtel Drouot, étude Couturier Nicolay, le 13 décembre 1989, lot no 118, ; un tableau signé et daté de 1849, peut-être l’intérieur d’atelier présenté au Salon de la même année, proposé par la galerie Lemaire en 2004 (voir Choix de sculptures XVIIIe – XXe siècle, Paris, galerie André Lemaire, octobre-novembre 2004, no 14, p. 38-41, avec des illustrations des trois toiles) ; un autre encore au musée du Louvre (INV. 20871), où l’on retrouve la grande armoire à décor gothique associée notamment à une selle provenant d’Afrique du Nord et à des éléments d’armures.
Bibliographie
Index

Genre :
Peinture d’intérieur

Index iconographique :
Armure ; artiste ; atelier d’artiste ; enfant ; homme ; intérieur ; sculpture

Cette œuvre appartient à l’ensemble :
Les vues d’intérieur du musée du Second Empire

Œuvres en rapport dans la collection
Copyrights

Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne

Pour citer cet article :
Laure Chabanne, Souvenir d’atelier, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=461

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