L’Orpheline

Pierre Roch Vigneron (Vosnon, 1789 – Paris, 1872)

Acquis au Salon de 1833 pour 1 200 francs. Envoi au château de Compiègne le 18 septembre 1833 ; appartement du duc de Nemours, premier salon en 1837 ; appartements du duc d’Orléans, salon des Aides de camp en 1841 ; appartements des Princes et des Princesses, salon de service en 1846 ; idem en 1847 ; idem en 1848 ; appartement A, cabinet de travail en 1850 ; régie en 1856 ; appartement B2, Salon circulaire en 1874 ; salle des Colonnes en 1893 ; idem en 1894.

Ce tableau fait allusion à l’épidémie qui sévit en France du printemps à l’automne 1832, faisant non moins de quarante mille morts à Paris et Marseille. Rappelons que le choléra qui frappa de plein fouet la capitale française obligea Louis-Philippe à organiser en août, au château de Compiègne, le mariage de sa fille Louise d’Orléans avec Léopold I^er de Belgique (voir INV. 3419). L’ampleur du désastre n’a pas laissé insensibles les artistes, mais Vigneron se garde bien de tomber dans le morbide ou le misérabilisme. Le lit défait, le crucifix, les vêtements des parents, le store à demi baissé et la longue cohorte des corbillards évoquent le drame qui s’est noué autour d’un enfant qui cherche à retenir son chien dont le regard est désespérément tourné vers les habits de ses maîtres. La fausse insouciance de cette orpheline n’a-t-elle pas aussi valeur de symbole, à savoir que la vie triomphe toujours de la mort ? Le musée des Beaux-Arts de Troyes conserve une réplique de cette peinture, offerte par la fille de l’artiste¹Fermer1. Troyes, musée des Beaux-Arts, INV. 874.5.2.

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch