Hortense Schneider en Grande-Duchesse de Gérolstein

Alexis Joseph Pérignon (Paris, 1806 – Paris, 1882)

Hortense Schneider. Provient de son hôtel particulier au 123, avenue de Versailles, légué en 1920 à l’Orphelinat des Arts. Don Orphelinat des Arts en 1969. Comité du 5 février 1969. Conseil du 11 février 1969. Arrêté du 1^er février 1969. Entré au château de Compiègne le 12 septembre 1969.

La Grande-Duchesse de Gérolstein triomphe aux Variétés à partir du 12 avril 1867 devant toutes les têtes couronnées venues à Paris pour l’Exposition universelle. Dans cet opéra bouffe en trois actes et quatre tableaux d’Offenbach sur un livret d’Henri Meilhac et de Ludovic Halévy, Hortense incarne une grande-duchesse d’un état imaginaire, le grand-duché de Gérolstein, dans lequel les conspirations et les guerres sont le lot quotidien. La grande-duchesse élève et abaisse à sa guise ses prétendants, entre autres Fritz, jeune et beau soldat devenu par sa grâce général en chef, mais qui est lamentablement défait la nuit de ses noces en se faisant rosser par un mari trompé. La grande-duchesse, qui vient d’épouser le prince Paul, démet Fritz de toutes ses fonctions et se lance dans une chanson à boire. Hortense Schneider connaît un véritable triomphe dans cet opéra, caricature du militarisme qui règne dans une partie de l’Europe.
Pérignon a saisi tout l’aspect grotesque de la situation en peignant Hortense passant en revue ses troupes, accompagnée de son propre chien et portant la grand-croix du Gérolstein, en parodie de Légion d’honneur. Ce tableau était accroché dans la bibliothèque de la chanteuse en compagnie des portraits de ses animaux favoris. Notons que la veste qu’elle porte ici et la grand-croix du Gérolstein sont également entrées dans les collections compiégnoises en 1969 (C.69.029).

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch