Le Prince impérial à Saint-Cloud, 17 juillet 1870, étude de tête
Jules Joseph Lefebvre (Tournan, 1836 – Paris, 1912)
Le Prince impérial à Saint-Cloud, 17 juillet 1870, étude de tête
Jules Joseph Lefebvre (Tournan, 1836 – Paris, 1912)
1870
Huile sur toile
H. 0,56 ; L. 0,46 m
IMP 765
S.D.b. : PALAIS De ST CLOUD. 17 JUILLET. 1870/JuLes Lefebvre
Impératrice Eugénie à Farnborough. Sa vente, Londres, 18 juillet 1927, no 961. Bacri. Emmanuel Fabius. François Ferrand. Don à la Ville de Compiègne en 1950. Dépôt de la Ville de Compiègne en 1951.
Cette étude de la tête du Prince impérial, alors âgé de quatorze ans, fut peinte par Lefebvre deux jours avant la déclaration de guerre officielle de la France à la Prusse, le 19 juillet 1870, et peu avant le départ de l’adolescent pour le front, le 28 juillet. Napoléon III avait commandé à l’artiste un portrait de son fils en tenue militaire. Une tunique et un pantalon d’uniforme, ainsi qu’un ceinturon et une épée, lui avaient été confiés. Lefebvre dut rendre le ceinturon et l’épée pour le départ du jeune homme pour l’armée de l’Est mais put conserver la tunique et le pantalon11. La tunique et le pantalon d’uniforme de chasseur de la garde impériale sont passés en vente publique en 1986, accompagnés d’une note de Jules Lefebvre attestant leur provenance et d’une photographie du prince en tenue prise en juillet 1870 (Paris, hôtel Drouot, étude de maîtres Millon et Jutheau-Paugam, 15 décembre 1986, lot no 70)..
De cette commande subsiste cette étude dépourvue de tout décorum. Le mouvement délicat de la tête du prince et la manière dont elle se détache sur le fond contribuent au charme du tableau. Témoignage d’un moment d’enthousiasme mais aussi de tension pour le jeune homme, et sans doute de craintes profondes pour l’impératrice, ce rapide portrait en offre une image intime, mélancolique et attachante, déjà lourde des orages qui s’apprêtaient à éclater sur sa tête. Il provient de Farnborough et fut vraisemblablement remis par le peintre à la souveraine déchue, avant ou après le décès du Prince impérial en 1879.
La commande passée à Jules Lefebvre ne fut pas totalement abandonnée, mais le cours des événements en modifia la teneur. L’artiste présenta finalement au Salon de 1874 un portrait en pied du prince (no 1142 ; collection de l’impératrice Eugénie, aujourd’hui conservé au Napoleonmuseumà Arenenberg ; version réduite en buste ayant appartenu à la princesse Mathilde, aujourd’hui conservée au musée national du château de Versailles22. Voir la notice consacrée à la version en buste par Frédéric Lacaille dans Un soir chez la princesse Mathilde : une Bonaparte et les arts [cat. exp. Ajaccio, palais Fesch – musée des Beaux-Arts, 27 juin – 30 septembre 2019], Ajaccio, palais Fesch – musée des Beaux-Arts de la Ville d’Ajaccio / Milan, Silvana editoriale, 2019, no 27, p. 62-63, repr.) qui se rattache à l’iconographie de sa majorité politique, célébrée le 16 mars 1874. L’adolescent encore fragile est désormais presque un homme et le prétendant au trône, une moustache naissante le vieillissant à dessein. Il pose en tenue civile, et non en uniforme, la poitrine barrée par le grand cordon de la Légion d’honneur.
Auteur du commentaire : Laure Chabanne
Genre :
Portrait → têteÉtudes, études préparatoires
Index des personnes représentées :
Napoléon Eugène Louis Jean Joseph Bonaparte, Prince impérial (Paris, 1856 – Zoulouland, 1879)
Index iconographique :
Enfant
Cette œuvre appartient aux ensembles :
Les collections et commandes impériales
Les portraits des musées du Second Empire
Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne
Pour citer cet article :
Laure Chabanne, Le Prince impérial à Saint-Cloud, 17 juillet 1870, étude de tête, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=516