Napoléon III distribuant des secours aux inondés de Lyon

Hippolyte Lazerges (Narbonne, 1717 – Narbonne, 1887)

Après 1857 : envoi au musée de Lyon. Envoyé par le musée de Lyon au Dépôt des œuvres d’art de l’État en 1952. Attribué au Louvre en 1972. Dépôt du département des Peintures en 1984. Entré au château de Compiègne le 22 mars 1984. Arrêté du 14 mai 1984.

En mai 1856, des pluies torrentielles provoquent des inondations catastrophiques un peu partout en France, en particulier dans les vallées de la Saône et du Rhône, détruisant des quartiers entiers à Lyon, à la suite des ruptures de barrages ou de digues emportant des maisons souvent construites en pisé. Les dégâts sont d’une telle ampleur que Napoléon III, occupé à la préparation des cérémonies du baptême du Prince impérial, quitte Paris le 3 juin et se rend à Mâcon, Lyon, Avignon et Tarascon. Hippolyte Lazerges situe la scène à Lyon, à l’angle de la rue Madame, dans le quartier des Brotteaux que l’on voit au second plan avec, au fond, la colline de Fourvière (le musée Gadagne à Lyon conserve d’ailleurs une esquisse de cette peinture).

Comme le relate madame Jules Baroche dans ses Notes et Souvenirs, « L’Empereur, bravant tous les genres de périls, vient en personne distribuer des secours et des consolations¹Fermer1. Madame Jules Baroche, Second Empire. Notes et souvenirs, Paris, G. Crès, 1921, p. 37 ». Cette visite, à la connotation politique évidente, a donné lieu à une abondante iconographie, tant photographique que picturale. Baldus, arrivé à Lyon le 7 juin, fit un reportage documentaire des quartiers touchés par les eaux. À l’inverse, des peintres comme Lazerges, Janet-Lange ou encore Bouguereau, qui reçoit alors une de ses premières commandes officielles destinée à l’hôtel de ville de Tarascon, offrent une vision héroïque de la venue de l’empereur, accueilli en triomphe par les populations qui lui présentent leurs enfants en bas âge ou veulent être touchés et guéris par le souverain dans la pure continuité des rois thaumaturges. La presse de l’époque, dans les comptes rendus du Salon de 1857 où ont figuré ces œuvres, n’a pas manqué de souligner l’importance de ce voyage et sa signification politique²Fermer2. Webographie : Alain GALOIN, « Les inondations en France sous le Second Empire », Histoire par l’image [en ligne], consulté le 05 juillet 2018. URL : www.histoire-image.org/fr/etudes/inondations-france-second-empire.

Hippolyte Beauvais a peint une scène similaire conservée à Compiègne, évoquant la visite de Napoléon III aux inondés d’Angers la même année (voir M.I. 168).

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch