Ex-voto à sainte Geneviève (sainte Geneviève protégeant l’Empire français)

Nicolas Gosse (Paris, 1787 – Soncourt-sur-Marne, 1878)

L’iconographie de sainte Geneviève connaît un essor prodigieux lié au renouveau de la foi et du culte en France au xix^e siècle. Geneviève est la patronne de Paris et par extension de la France. La modeste bergère de Pierre-Narcisse Guérin (voir INV. 5179) devient un personnage politique, d’abord avec la composition du baron Gros au Panthéon (redevenu Sainte-Geneviève entre 1806 et 1885) puis avec cette toile de Nicolas Gosse. Hortense et Joséphine s’agenouillent devant Geneviève tandis que les anges portent un phylactère rappelant que Napoléon III est empereur certes par la grâce de Dieu, mais aussi par la volonté du peuple. D’autres enfants soutiennent les armoiries impériales et les symboles du pouvoir : la couronne et le sceptre. Le drapeau d’Austerlitz et l’aigle de Napoléon I^er renvoient aux victoires passées et servent de caution au nouveau régime. La politisation de l’image de sainte Geneviève est encore plus flagrante par la présence du palais des Tuileries survolé par l’ensemble des protagonistes. Geneviève est bien une sainte, mais aussi une héroïne nationale qui trouvera son apothéose dans les peintures murales commandées pour le Panthéon en 1874, notamment à Puvis de Chavannes.

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch