Monseigneur de Ségur

Claude Ferdinand Gaillard (1834-1887)

Le peintre-graveur Claude Ferdinand Gaillard fut élève de Léon Cogniet pour la peinture et de Henriquel-Dupont pour la gravure. Ce fut en tant que graveur qu’il obtint le prix de Rome en 1856 et qu’il se fit surtout connaître. À partir de 1868, Gaillard envoya régulièrement des portraits peints aux Salons, en particulier ce Monseigneur de Ségur, qu’il grava à l’eau-forte et pour lequel on connaît des études peintes pour la tête, la soutane et la main. Ce portrait est significatif des liens privilégiés qu’entretenait avec le milieu ecclésiastique cet artiste qui mourut affilié à un ordre religieux. La sobriété extrême de la composition et la puissance de la touche mettent le spectateur en prise directe, pour ainsi dire physique, avec le modèle. Selon L. Bénédite, « On ne peut oublier […] la hautaine et mordante physionomie de ce prélat aveugle. »

Louis-Gaston de Ségur (1820-1881) était le fils de la célèbre comtesse de Ségur. Après des études de droit qui le conduisirent à l’ambassade de France auprès du Saint-Siège en 1842-1843, il se tourna vers le sacerdoce. Ordonné prêtre par monseigneur Affre en 1847, il se consacra à l’évangélisation et au soutien spirituel des classes défavorisées. Il séjourna à nouveau à Rome de 1852 à 1856 en tant qu’auditeur à la Rote. Une grave maladie des yeux le contraignit à abandonner ses fonctions romaines ; il rentra à Paris où il poursuivit ses œuvres en faveur des pauvres.

La sœur de monseigneur de Ségur, Nathalie de Ségur, baronne de Malaret (1827-1910), fit partie de la Maison de l’Impératrice en tant que dame du Palais. Elle figure parmi les dames représentées dans le portrait de la souveraine entourée de son service d’honneur peint en 1855 par Winterhalter (voir MMPO 941).

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch, Laure Chabanne