Portrait équestre de l’empereur Napoléon III
Alfred Dedreux (Paris, 1810 – Paris, 1860)
Portrait équestre de l’empereur Napoléon III
Alfred Dedreux (Paris, 1810 – Paris, 1860)
xixe siècle
Huile sur toile
H. 1,28 ; L. 0,96 m
C.2011.002
S.b.d. : Alfred de Dreux
Impératrice Eugénie. Offert par l’impératrice à son amie madame Furtado-Heine (1821-1896), grand-mère adoptive de la princesse Murat. Vente du 10 décembre 1920, galerie Georges Petit. Prince Murat et descendance. Acquis en 2011 avec l’aide du Fonds du Patrimoine. Commission d’acquisition des musées-châteaux du 16 décembre 2010. Conseil artistique du 12 janvier 2011. Arrêté du 27 avril 2011.
Exposé au Salon de 1853, ce portrait compte parmi les tout premiers de l’empereur après son accession au trône. Alfred Dedreux était l’une des gloires de la peinture équestre de son temps. Il avait notamment peint une effigie du duc d’Orléans (Bordeaux, musée des Beaux-Arts) qui fut vraisemblablement l’une des sources d’inspiration de cette composition. Si la position du duc et de celle de sa monture sont comparables, il est toutefois représenté en train de passer en revue des troupes, alors que la figure de Napoléon III se détache seule sur un ciel ennuagé. Le choix d’un tel fond fait écho à l’inspiration anglaise chère à Alfred Dedreux. Sur cet accord subtil de gris bleutés, la pourpre du grand cordon de la Légion d’honneur et les tons rouge et or du tapis de selle brodé d’aigles impériales tranchent fortement. Napoléon III porte autour du cou la Toison d’or, prestigieuse décoration espagnole reçue en octobre 1850. Tourné vers la gauche, dans une pose de parade, il monte une jument dont la robe brillante est savamment rendue. Dedreux a livré de ce cheval un véritable portrait dérivé de notre tableau (château de Compiègne, IMP 993). Cette jument a vraisemblablement pour nom Littzy (et non Lisa). Il ne peut en tout cas s’agir de Buckingham, un cheval offert au souverain par la reine Victoria11. Renauld-Beaupère 1988, p. 30 ; Renauld 1997, p. 160., la date du tableau étant trop précoce pour un tel cadeau. L’ensemble de la composition, d’allure très classique, dégage une impression de noblesse et de sobriété tout à fait adaptée au sujet. Elle évoque la majesté et la retenue mystérieuse qui caractérisaient l’empereur aux dires des contemporains. Peu après l’exposition de ce tableau, Alfred Dedreux reçut la Légion d’honneur. En 1855, comme l’a remarqué D. F. Mosby, il reprit une formule similaire pour le portrait équestre de Fleury en colonel du régiment des Guides (coll. particulière), qu’il présenta à l’Exposition universelle.
Auteur du commentaire : Laure Chabanne
Index des personnes représentées :
Louis-Napoléon, prince Bonaparte, Napoléon III, empereur des Français (Paris, 1808 – Chislehurst, 1873)
Index iconographique :
Cheval ; décoration honorifique ; épée ; homme ; souverain ; uniforme
Cette œuvre appartient aux ensembles :
Les collections et commandes impériales
Les portraits des musées du Second Empire
Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne
Pour citer cet article :
Laure Chabanne, Portrait équestre de l’empereur Napoléon III, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=415