Jacques Kuhnmunch, Laure Chabanne & Étienne Guibert
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Jument de Napoléon III sellée en grand apparat (Littzy ?)
Atelier de Alfred Dedreux (Paris, 1810 – Paris, 1860)

Illustration de comparaison
Jean-Baptiste-Fortuné de Fournier, Le Salon des Officiers de service à Saint-Cloud, aquarelle, château de Compiègne, C.72.D.7.
Historique

Bacri frères ? François Ferrand. Don à la Ville de Compiègne en 1950. Dépôt de la Ville de Compiègne en 1951.

Commentaire

Ce véritable portrait représente vraisemblablement Littzy (et non Lisa, comme souvent indiqué), une jument alezane que Louis-Napoléon Bonaparte avait ramenée d’Angleterre en 1848 et qui fut sa monture favorite au tout début du règne. Le duc de Conegliano précise en effet : « c’est cette jument que le Prince montait à toutes les revues avant le coup d’Etat, c’est sur cette jument qu’il parcourut les boulevards en tête de son état-major, le Deux-Décembre […]11. Claude Adrien Gustave Duchesne de Gillevoisin, duc de Conegliano, Le Second Empire. La Maison de l’Empereur, Paris, Calmann Lévy, 1897, p. 213. 2. 3.. » Sellée en grand apparat, elle est ici accompagnée d’un piqueur arborant la livrée des écuries impériales.

Cette composition dérive directement de l’effigie équestre de l’empereur présentée par Dedreux au Salon de 1853 et acquise par le palais impérial de Compiègne en 2011 (voir C.2011.002). Grand peintre du cheval, Alfred Dedreux exécuta sans aucun doute d’après nature des études préparatoires pour la monture du souverain. Ami du colonel Émile Félix Fleury, aide de camp et premier écuyer de Napoléon III, il bénéficiait d’un accès privilégié aux écuries impériales. Il est probable qu’il proposa à l’empereur d’acquérir par la même occasion le portrait de sa jument, ce qui fut fait peu après la fermeture du Salon22. A.N., O5 48, arrêté du 23 août 1853 (no 308) : « Une somme de quinze cents francs sera ordonnancée au profit de M. Alfred De Dreux, pour prix d’un tableau représentant la jument de l’Empereur, commandé et acheté d’après les ordres de S. M. ». Isolant l’animal dans la même pose, cette composition s’inscrit dans la veine des portraits de chevaux de race en vogue depuis le xviiie siècle en Angleterre et dont Dedreux s’était fait une spécialité.

La toile conservée à Compiègne est une répétition d’atelier non signée. Le tableau original, signé « Alfred de Dreux », se trouve aujourd’hui dans les collections du Virginia Museum of Fine Arts à Richmond33. Souvenirs du Prince impérial, Paris, Fédération française des artistes, 5 avril – 22 mai 1935, no 39. Ce tableau avait été présenté dans l’exposition Souvenirs de la famille impériale. De Napoléon Ier à Napoléon III au musée national de Malmaison en 1928 (no 55, repr. au catalogue). Cette composition est bien différente : la jument n’est pas conduite par un piqueur et elle s’avance vers la droite du tableau, et non vers la gauche.. Il possédait un cadre différent, à vue cintrée, comme le montre une aquarelle de Fortuné de Fournier conservée à Compiègne (C.72.D.7), où l’on peut le voir accroché au début des années 1860 dans le salon des Officiers de service à Saint-Cloud. Il s’agit très vraisemblablement de la toile qui faisait partie des collections de l’impératrice et qui fut vendue en 1927 lors de ses ventes après décès (lot no 935). Un autre tableau de Dedreux figurant le même cheval avec une selle de promenade se trouvait en 1935 dans la collection des frères Bacri44. Ce tableau a été donné par Paul Mellon au Virginia Museum of Fine Arts en 1985. Nous remercions Sylvain Cordier, Paul Mellon Curator and Head of the Department of European Art, des précisions qu’il nous a fournies à son sujet.. Il est actuellement dans une collection particulière55. Granger 2005, p. 658..

Auteur du commentaire : Laure Chabanne

1. Claude Adrien Gustave Duchesne de Gillevoisin, duc de Conegliano, Le Second Empire. La Maison de l’Empereur, Paris, Calmann Lévy, 1897, p. 213. 2. 3.
2. A.N., O5 48, arrêté du 23 août 1853 (no 308) : « Une somme de quinze cents francs sera ordonnancée au profit de M. Alfred De Dreux, pour prix d’un tableau représentant la jument de l’Empereur, commandé et acheté d’après les ordres de S. M. »
3. Souvenirs du Prince impérial, Paris, Fédération française des artistes, 5 avril – 22 mai 1935, no 39. Ce tableau avait été présenté dans l’exposition Souvenirs de la famille impériale. De Napoléon Ier à Napoléon III au musée national de Malmaison en 1928 (no 55, repr. au catalogue). Cette composition est bien différente : la jument n’est pas conduite par un piqueur et elle s’avance vers la droite du tableau, et non vers la gauche.
4. Ce tableau a été donné par Paul Mellon au Virginia Museum of Fine Arts en 1985. Nous remercions Sylvain Cordier, Paul Mellon Curator and Head of the Department of European Art, des précisions qu’il nous a fournies à son sujet.
5. Granger 2005, p. 658.
Index

Genre :
Peinture animalière
Répétitions autographes et copies

Index iconographique :
Cheval ; homme ; uniforme

Cette œuvre appartient à l’ensemble :
Les collections et commandes impériales

Œuvres en rapport dans la collection
Copyrights

Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne

Pour citer cet article :
Laure Chabanne, Jument de Napoléon III sellée en grand apparat (Littzy ?), dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=411

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