« Enfant de chœur tenant un porte-cierge », étude pour Le Baptême du Prince impérial

Thomas Couture (Senlis, 1815 – Villiers-le-Bel, 1879)

Indivision Couture, état du 16 février 1884, n^o 81 (« Enfant de chœur tenant un grand chandelier. Étude pour le tableau Le Baptême du Prince impérial. »). Berthe Couture, épouse Bertauts, fille de l’artiste. Georges Bertauts-Couture. Don en 1950. Comité du 30 avril 1953. Conseil du 7 mai 1953. Entré au château de Compiègne le 28 octobre 1950.

Comme la plupart des figurines exécutées par Thomas Couture pour préparer son tableau, cet enfant de chœur a été peint directement sur une étude précédente, l’artiste ayant simplement retourné la toile et passé un jus brun. La figure s’enlève en rehauts clairs sur ce fond hétérogène : blanc pour l’aube, vermillon pour la soutane, laque de garance mêlée de blanc pour le visage, jaune et brun pour le porte-cierge. Couture a travaillé comme à son habitude par grandes masses. Ainsi a-t-il mis en place le volume de la manche droite, puis peint la main par-dessus. Un frottis de blanc rompu de laque de garance indique avec subtilité les ombres rougeâtres créées en transparence par la soutane. Trois traces de peinture (accident ? essuyage d’un outil ?) sont visibles dans l’angle supérieur à dextre.
Peinte tête-bêche, la composition sous-jacente, discernable à l’œil nu, est une tête de femme de profil. Si la numérisation dans l’infrarouge effectuée par le C2RMF en 2007 a permis de la distinguer plus nettement, il n’a pas été possible de relier cette étude à un sujet précis. Le visage au nez droit et fin et aux lèvres petites et charnues, le front bombé et les cheveux coiffés en rouleaux et ramenés en chignon sur la nuque évoquent le type des courtisanes représentées dans Les Romains de la décadence (1847, Paris, musée d’Orsay). La pureté du profil rappelle par ailleurs les têtes antiques, et la découpe singulière à la base du cou invite à penser que Couture a travaillé à partir d’un plâtre.

Auteur du commentaire : Laure Chabanne