Hortense Cornu
Sébastien Melchior Cornu (Lyon, 1804 – Longpont, 1870)
Hortense Cornu
Sébastien Melchior Cornu (Lyon, 1804 – Longpont, 1870)
Antérieur à 1848
Huile sur toile
H. 0,47 ; L. 0,37 m
INV. 876.3.36
C.54.D.2
Hortense Cornu. Legs au musée des Beaux-Arts de Besançon en 1875. Dépôt du musée des Beaux-Arts de Besançon en 1954. Entré au château de Compiègne le 12 mars 1954.
Fille d’une femme de chambre de la reine Hortense, Albine Hortense Lacroix (1809-1875) était la filleule de celle-ci. D’un an la cadette de Louis-Napoléon Bonaparte, elle fut la compagne de son enfance et entretenait des relations privilégiées avec lui. Le coup d’État de 1851 ternit un temps cette amitié, car ses sympathies politiques étaient vivement républicaines. Hortense renoua avec Napoléon III au début des années 1860 et l’assista pour la préparation de son ouvrage consacré à Jules César. C’était une femme de caractère, intelligente et cultivée, qui publia sous le pseudonyme de Sébastien Albin des ouvrages sur la littérature allemande (Ballades et chants populaires de l’Allemagne, 1841 ; Goethe et Bettina, correspondance inédite, 1843). Elle écrivit également des articles (Dictionnaire de la conversation, Revue du Nord, Revue indépendante). Épouse du peintre Sébastien Melchior Cornu, un élève d’Ingres qu’elle avait rencontré à Rome dans les années 1830, elle tenait un salon réputé, ce qui lui attira la jalousie de la princesse Mathilde. Après la mort de son mari en 1870, elle se retira dans sa maison de Longpont dans l’Oise, où elle mourut en 1875.
Ce portrait a vraisemblablement été peint par Sébastien Melchior Cornu dans les années 1830-1840, peut-être à l’époque de leur mariage en 1833. Il montre Hortense en simple chemise de toile blanche, les cheveux noués en chignon. Le regard direct du modèle et le cadrage resserré accentuent encore l’impression de franchise et d’intimité qui se dégage de la toile. La fermeté du dessin, la rondeur des lignes et la solidité du modelé témoignent de l’influence exercée par Ingres sur son élève. Ce portrait évoque également les études de jeunes filles peintes à la même époque par Hippolyte Flandrin, ami et condisciple du peintre. Cornu s’illustra comme lui dans la peinture religieuse et acheva après sa mort le décor de Saint-Germain-des-Prés.
Si l’identité du modèle a pu être mise en doute, la comparaison avec d’autres portraits d’Hortense Cornu permet de la confirmer. Dans une aquarelle publiée dans l’ouvrage de Marcel Émerit, Madame Cornu et Napoléon III, d’après les lettres de l’empereur conservées à la Bibliothèque nationale et d’autres documents inédits (Paris : les Presses modernes, 1937), on retrouve sous un chapeau à la dernière mode les traits singuliers de la jeune femme : long nez fin et pointu, bouche petite et charnue, grands yeux en amande, sourcils arqués. Un portrait lithographié d’Hortense Cornu conservé dans la collection de Vinck (Paris, BnF, de Vinck 12641) en offre une preuve supplémentaire.
Issue d’une famille d’origine franc-comtoise, Hortense Cornu légua au musée des Beaux-Arts de Besançon le fonds d’atelier de son mari, dont ce tableau. Cette collection comporte également deux autoportraits de Sébastien Melchior Cornu datés de 1829 et 1832. Notre toile pourrait avoir été peinte en pendant à l’un des deux.
Auteur du commentaire : Laure Chabanne
Index des personnes représentées :
Hortense Lacroix, madame Sébastien Cornu (Paris, 1809 – Longpont, 1875)
Index iconographique :
Femme
Cette œuvre appartient à l’ensemble :
Les portraits des musées du Second Empire
Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne
Pour citer cet article :
Laure Chabanne, Hortense Cornu, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=360