Laveuses sous un pont monumental

Hubert Robert (Cologne, 1797 – Paris, 1890)

Entré au château de Compiègne le 28 juillet 1832. Envoi au Louvre le 16 décembre 1838. Retour à Compiègne le 28 septembre 1854 ; salon près de la galerie Natoire en 1856 ; salle de stuc en 1893 ; idem en 1894. Évacué à Chambord en 1939. Retour à Compiègne en 1946.

Le jeune Hubert Robert part à Rome en 1754 dans la suite du comte de Stainville (1719-1785), futur duc de Choiseul et ambassadeur de France dans cette ville. Il reste dix ans à Rome tout en découvrant Naples et sa région en compagnie de l’abbé de Saint-Non (1727-1791) ou la villa d’Este avec Fragonard (1732-1806). À Rome, la fréquentation et l’amitié de Giovanni Battista Piranesi (1720-1778), lui aussi passionné par l’Antiquité, vont profondément le marquer. L’influence de cet architecte visionnaire, qui publie en 1743 sa Prima parte di Architetture et cinq ans plus tard Antichità romane de Tempi della Republica, se retrouve dans bon nombre de ses œuvres. Le thème du pont monumental ou de l’arche, emprunté aux Antichità de l’artiste italien, est fréquent dans l’œuvre peint ou dessiné d’Hubert Robert comme en témoignent ce Pont monumental, sanguine du musée de Valence provenant de la collection Veyrenc¹Fermer1. Valence, musée d’art et d’archéologie, INV. D. 26., ou mieux encore ces Personnages sous un pont monumental, dessinés au lavis appartenant à une collection privée parisienne²Fermer2. Jean de Cayeux, Les Hubert Robert de la collection Veyrenc au musée de Valence, Valence, musée de Valence, 1985, repr. fig. 79.. Dans cette feuille, on retrouve les mêmes lavandières au travail sous l’arche, la jeune femme portant une cruche sur la tête et, de l’autre côté, un groupe de personnages, dont un pêcheur tenant sa ligne. Daté de 1785, ce lavis pourrait être une première pensée pour le tableau de Compiègne.

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch