Louise d’Orléans, reine des Belges
Claude-Marie Dubufe (Paris, 1790 – La Celle-Saint-Cloud, 1864)
Louise d’Orléans, reine des Belges
Claude-Marie Dubufe (Paris, 1790 – La Celle-Saint-Cloud, 1864)
1836
Huile sur toile
H. 2,28 ; L. 1,47 m
INV. 4257
C.38.447
MV 5232
LP. 2782
S.b.g. : Dubufe
Commandé pour le palais des Tuileries en 1836 ; payé 4 500 francs. Musée national du château de Versailles. Dépôt à Compiègne le 28 juillet 1922. Évacué à Chambord en 1939. Retour à Compiègne en 1946.
Claude-Marie est le premier peintre de cette famille d’artistes « voués à la peinture » selon l’heureuse formule d’Emmanuel Bréon, spécialiste des Dubufe. La tradition familiale veut que Jacques-Louis David, dont il fréquentait l’atelier, l’ait dissuadé d’embrasser la carrière diplomatique. Le peintre connaît ses premiers succès en 1827 avec deux pendants, Les Souvenirs et Les Regrets11. Pasadena (Californie), Norton Simon Museum, huile sur toile, 0,92 × 1,19 m, INV. M.2010.1.170.P et INV. M.2010.1.171.P. Ces deux jeunes femmes alanguies firent le succès de Claude-Marie, ces compositions étant largement diffusées par l’estampe. Dès lors, le peintre se consacre presque exclusivement aux portraits féminins.
Lors d’un voyage en Italie en 1811, l’artiste est introduit auprès de la famille d’Orléans, alors à Palerme, et peint le Portrait de Ferdinand-Philippe, duc de Chartres. En 1834, Louis-Philippe lui commande pour les galeries de Versailles les portraits de Joseph Fouché, duc d’Otrante22. Musée national du château de Versailles, MV 6505 ; Claire Constans, Musée national du château de Versailles. Les peintures, Paris, Réunion des musées nationaux, 1995, no 1549, p. 278, repr., et du marquis de Montesquiou-Fezensac33. Musée national du château de Versailles, MV 2349 ; Claire Constans, Musée national du château de Versailles. Les peintures, Paris, Réunion des musées nationaux, 1995, no 1547, p. 278, repr..
La reine des Belges est peinte dans une atmosphère encore très marquée par l’esprit « troubadour » qui prévaut à cette époque, comme en témoignent les lourds drapés des tentures et l’épais tapis. Le fauteuil orné de palmes est celui de la salle du trône du palais des Tuileries, ensemble mobilier commandé par Louis XVIII à François Honoré Georges Jacob-Desmalter (1770 - 1841) sur un modèle de Jean-Demesthène Dugourc (1749 - 1825) en 1820 et livré en 1822. La restauration récente de ce tableau, mécénée par la Fondation BNP Paribas, permet d’apprécier à sa juste valeur le métier sans égal de l’artiste pour transcrire les jeux de lumière sur les étoffes, peintes avec une précision digne des maîtres flamands du xviie siècle. Cette toile reflète bien la production du maître durant la monarchie de Juillet. Dubufe multiplie les portraits de femmes au regard mélancolique, comme plongées dans de mystérieuses réflexions, accentué encore par un port de tête incliné et un ovale parfait de visage. Une réplique de ce tableau est conservée au Palais royal de Bruxelles (Petit Salon blanc).
Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch, Étienne Guibert
Index des personnes représentées :
Louise Marie d’Orléans, reine des Belges (Palerme, 1812 – Ostende, 1850)
Index iconographique :
Drapé ; fauteuil ; femme ; robe ; souveraine
Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Jacques Kuhnmunch
Pour citer cet article :
Jacques Kuhnmunch, Étienne Guibert, Louise d’Orléans, reine des Belges, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=97