Les Moissons dans la vallée de Glaris en Suisse dit aussi La Vallée de Glaris
Karl Girardet (Le Locle, principauté de Neuchâtel, 1813 – Paris, 1871)
Les Moissons dans la vallée de Glaris en Suisse dit aussi La Vallée de Glaris
Karl Girardet (Le Locle, principauté de Neuchâtel, 1813 – Paris, 1871)
3e quart du xixe siècle
Huile sur toile
H. 0,96 cm ; L. 1,47 m
C.2012.006
S.b.g. : KARL GIRARDET
Choisi par Napoléon III au Salon et acquis par arrêté du 21 juin 1867 pour la somme de 3 000 francs. Envoyé sur ordre de l’empereur à l’Élysée en attente d’une affectation. Déposé au Garde-Meuble après la chute de l’Empire. Restitué à l’impératrice Eugénie en 1880, conformément à une décision du tribunal civil de première instance de la Seine du 12 février 1879. Simon Jean Franceschini-Pietri, secrétaire particulier de l’impératrice. Collection de Baciocchi Adorno–Sanguinetti. Vente publique, Fontainebleau, étude Osenat, 1er avril 2012, lot no 63. Commission d’acquisition des musées-châteaux du 27 mars 2012 (délégation permanente). Conseil artistique du 29 mars 2012 (délégation permanente). Arrêté du 18 juin 2012. Acquis grâce au mécénat de la Société des Amis du château de Compiègne.
Élève de Léon Cogniet, Karl Girardet se fit une réputation comme illustrateur et peintre de genre historique, et surtout comme paysagiste. S’il parcourut le Tyrol, l’Italie ou la Croatie, il se rendit célèbre en peignant des vues de son pays natal, la Suisse. Il y effectua plusieurs voyages d’étude, notamment dans le Valais en 1860. Cette scène pittoresque se déroule dans le canton de Glaris, en Suisse alémanique, vraisemblablement sur les rives de la Linth ou au bord du lac de Klöntal, site dont la beauté attira d’autres artistes suisses, dont Arnold Böcklin. Une charrette tirée par une paire de bœufs apporte la récolte jusqu’aux rives du lac où celle-ci est entassée sur une barque. Au loin sur la gauche, on aperçoit des meules de foin et la fumée d’un feu. Quelques vaches paissent au bord de l’eau.
Napoléon III remarqua et acheta cette œuvre au Salon de 1867. L’œuvre de Girardet était familière au couple impérial. Dès 1851, Louis-Napoléon avait acquis une vue de Suisse représentant le canton du Tessin au Salon. L’impératrice Eugénie appréciait également les dessins de Girardet. Bien qu’il eût été l’un des artistes favoris de la famille d’Orléans sous la monarchie de Juillet, cela ne l’empêcha pas d’être recherché des nouveaux souverains, à l’instar d’Eugène Lami ou de Franz Xaver Winterhalter. Ses paysages suisses avaient sans doute une saveur particulière pour Napoléon III qui avait grandi à Arenenberg, sur les bords du lac de Constance. Peut-être connaissait-il d’ailleurs la vallée de Glaris, car elle se trouve à une petite centaine de kilomètres du château de la reine Hortense en direction de Thun où il avait fait ses études.
Comme l’ont montré les travaux de C. Granger, cette toile demeura dans le domaine privé après son acquisition sur les crédits de la Liste civile et fut restituée en 1880 à l’impératrice Eugénie. On ignore les conditions dans lesquelles la toile entra dans la collection de Franceschini-Pietri, fidèle entre les fidèles de la famille impériale, secrétaire particulier de Napoléon III, puis du Prince impérial, enfin de l’impératrice. On sait cependant que la souveraine lui fit don de plusieurs œuvres et objets de ses collections en reconnaissance des services qu’il lui rendit. Le tableau fut envoyé en Corse, dans la demeure que Pietri fit construire à l’Île-Rousse avec la somme de 100 000 francs que lui avait léguée le Prince impérial.
Auteur du commentaire : Laure Chabanne
Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne
Pour citer cet article :
Laure Chabanne, Les Moissons dans la vallée de Glaris en Suisse dit aussi La Vallée de Glaris, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=646