Bataille de Solférino, 24 juin 1859 dit aussi Le Général Niel à la bataille de Solférino…

Jean Adolphe Beaucé (Paris, 1818 – Boulogne-sur-Seine, 1875)

Ce tableau est l’esquisse d’une composition de très grand format (H. : 2,33 ; L. : 4.84 m) exposée au Salon de 1861 (Bataille de Solférino, 24 juin 1859, n^o 168). Napoléon III acquit cette toile pour la somme de 8 500 francs et l’offrit au maréchal Niel, représenté au centre du tableau avec son état-major. Celui-ci l’accrocha dans la cage d’escalier de son château d’Aufréry (Haute-Garonne)¹Fermer1. Catherine Granger, L’Empereur et les Arts. La liste civile de Napoléon III, Paris, École des chartes, 2005, p. 472. La toile fut présentée de nouveau lors de l’Exposition universelle de 1867.. Elle est passée en vente le 9 novembre 2004 à Toulouse chez maître Chassaing.

Le livret du Salon de 1861 décrit l’action :
« Pendant que la garde impériale et le 1^er corps enlèvent, sous les yeux de l’Empereur, les hauteurs de Solferino et de Cavriana, le 4^e corps, commandé par le maréchal Niel, avait débouché dans la plaine en avant de Médola. La division du général de Luzy est déjà engagée tout entière; la division Vinoy s’était rapprochée de la ferme de Casa-Nuova, un des points d’appui de l’ennemi. L’artillerie de cette division est placée en batterie sur la route de Castiglione : d’autres pièces viennent la renforcer, et bientôt 42 canons se trouvent en position sous les ordres du général Soleille. Cette énorme batterie foudroie les bataillons ennemis amoncelés, paralyse l’effet de la cavalerie autrichienne, et garde inébranlablement l’intervalle laissé libre entre le 2^e et le 4^e corps, que les divisions de cavalerie Desvaux et Partouneaux n’occupent pas assez efficacement.
Les efforts de l’ennemi se concentrent sur cette position de Casa-Nuova.
Les Croates en sont repoussés par une charge du 2^e hussards, sous les ordres du général Clérambault. Le prince Windishgraets (sic), colonel du 3^e autrichien, s’avance à la tête de trois colonnes d’infanterie. Le 6^e bataillon de chasseurs à pied, le 86^e de ligne et un bataillon du 76^e se jettent en avant. Le jeune prince est tué, et le drapeau de son régiment est pris.
Les chasseurs d’Afrique, sous les ordres du général Desvaux, fournissent plusieurs charges brillantes.
Au moment où le maréchal Canrobert s’avance pour dégager cette position, un orage vient terminer la lutte en cachant les Autrichiens, qui battent en retraite. »

La légende de la photographie que Richebourg fit du tableau donne quelques précisions supplémentaires : le peintre se trouvait sur le champ de bataille et l’on voit sur la gauche la tour de Solferino, devant la ferme le général Vinoy, à gauche le général Soleille, et à droite le général de Clérambault avec une brigade de cavalerie et le colonel du génie Jourjon, mortellement blessé²Fermer2. Nicole Villa, Collection de Vinck. Inventaire analytique. Tome VIII. Le Second Empire, Paris, Bibliothèque nationale, 1968, n^o 18.003, p. 524..

Auteur du commentaire : Laure Chabanne