Hortense Schneider dans le costume de Boulotte

Alexis Joseph Pérignon (Paris, 1806 – Paris, 1882)

Hortense Schneider. Provient de son hôtel particulier au 123, avenue de Versailles, légué en 1920 à l’Orphelinat des Arts. Don Orphelinat des Arts en 1969. Comité du 5 février 1969. Conseil du 11 février 1969. Arrêté du 1^er novembre 1969. Entré au château de Compiègne le 12 septembre 1969.

Créé le 5 février 1866 au théâtre des Variétés, Barbe-Bleue est un triomphe comme le relate La Vie parisienne du 10 février. Cet opéra bouffe en trois actes et quatre tableaux est une adaptation du conte de Charles Perrault. Boulotte est une paysanne dont Barbe-Bleue est amoureux, tout en voulant s’en débarrasser comme il l’a fait avec ses cinq premières épouses. Le troisième acte relate le mariage du suzerain de Barbe-Bleue, Bobèche ; ce dernier marie sa fille Fleurette, précédemment abandonnée par son courtisan le comte Oscar, au prince Saphir. La fête bat son plein ; Barbe-Bleue surgit et annonce la mort de Boulotte, mais celle-ci, déguisée en bohémienne, démasque l’intrus que Bobèche abandonne à son sort ; Oscar doit faire assassiner les prétendus amants de sa femme cachés chez une cousine. Tout finit par s’arranger : les prétendus amants peuvent s’unir aux cinq premières épouses de Barbe-Bleue, tandis que Boulotte pardonne à Barbe-Bleue. Au-delà de la bouffonnerie et d’un certain embonpoint d’Hortense Schneider qui s’accordent parfaitement avec le personnage qu’elle incarne, cette pièce pleine d’esprit et de vie n’en reste pas moins une satire du pouvoir et des rapports ambigus entre Napoléon III et le roi de Prusse.

Ce portrait doté d’un cadre sculpté dans le goût de la Renaissance était accroché au-dessus de la cheminée dans la chambre à coucher de l’actrice, tant dans son premier hôtel, avenue du bois de Boulogne, que dans son second hôtel, avenue de Versailles.

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch