Le Prince impérial enfant

Antoine Valentin Jumel de Noireterre (Paris, 1824 – La Landelle Palleville, 1902)

Provient des Tuileries. Enlevé en 1870 ou 1871 et restitué à l’impératrice en 1881. Sa vente, Farnborough, 1927, n^o 965. Marie Dechaux. Robert Le Masle. Don aux musées nationaux. Comité du 14 décembre 1972. Conseil du 20 décembre 1972. Arrêté du 12 novembre 1974. Entré au château de Compiègne le 20 janvier 1975.

Élève de Camille Flers (1802-1868), Jumel de Noireterre est admis en 1845 à l’École royale polytechnique, puis en 1848 à l’École d’application militaire. C’est le début d’une carrière militaire qui le conduira à se battre devant Sébastopol et à participer à la campagne d’Italie. Fait prisonnier à Sedan, il est libéré sur parole en septembre 1870. Jumel fait partie des invités des « séries » de Compiègne de 1861 à 1864. S’adonnant à la peinture, il expose au Salon de 1861 une Bataille de Magenta et une Bataille de Solférino (Castres, musée Goya). Jumel a peint ce portrait en 1862 à partir d’une photographie prise par Edouard Delessert, ami d’enfance de l’impératrice et photographe amateur, et commercialisée par Georges Spingler (voir C.49.111). Si l’attitude du jeune prince est conservée dans son ensemble, le peintre a modifié la position des livres et remplacé le tapis par un parquet à chevrons. D’autres portraits des collections compiégnoises furent peints à partir de photographies, notamment un portrait anonyme du prince sur les genoux de son père (voir C.49.111). Il est fort probable en tout cas que Jumel de Noireterre ait bénéficié d’une commande de l’impératrice, pour l’exécution de ce portrait. En effet, le peintre possédait un kilt, des bottines et des bas ayant appartenu au Prince impérial enfant. Ces objets sont semblables à ceux représentés dans le portrait, mais le kilt est en tartan vert, bleu et noir. Ils ont été donnés au château en 1957¹Fermer1. Objets remis au château par madame Leridon, petite-fille de monsieur Bouchie de Belle, exécuteur testamentaire de l’épouse de Jumel de Noireterre, en 1957 (C.57.006, C.57.007 et C.57.008)..

Le docteur Robert Le Masle (1901-1970) fut l’ami de personnalités aussi diverses que Cocteau ou S. Valadon ; en 1972, il a légué au Louvre un certain nombre d’œuvres dont des peintures du xix^e siècle. Nos collections se sont enrichies de ce portrait du Prince impérial et d’un ensemble de portraits photographiques.

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch, Laure Chabanne