« Napoléon I^er », étude pour Le Baptême du Prince impérial

Thomas Couture (Senlis, 1815 – Villiers-le-Bel, 1879)

Parmi les études pour Le Baptême du Prince impérial conservées à Compiègne, ce tableau documente une phase particulière du travail de Thomas Couture. Il comporte en effet une mise au carreau, procédé qui permettait de reporter facilement les contours d’un objet sur le support définitif en appliquant éventuellement un rapport d’échelle – c’est le cas ici puisque la figure de Napoléon I^er est de taille bien inférieure à celle qu’elle a dans l’œuvre finale. Cette technique de report est plus couramment associée au dessin. Ce tableau peut d’ailleurs, comme d’autres études peintes de Couture, être assimilé à un dessin de grand format sur toile, car il s’agit pour l’essentiel d’un travail sur la ligne et le modelé, la couleur étant traitée en camaïeu. Le choix d’un fond blanc relativement uniforme accentue encore cette similitude.
Comme l’a remarqué Françoise Maison, cette étude présente peu de différences avec la composition monumentale. Les lignes et les masses ont d’abord été rapidement établies d’une touche légère, semblable à un lavis, puis elles ont été accentuées d’un trait fin et un peu plus appuyé. Aux pieds de l’empereur, on aperçoit la tête de l’aigle impériale qui prendra place finalement au-devant du nuage sur lequel l’oncle de Napoléon III descend en gloire pour bénir son petit-neveu, écrasant de toute sa majesté le légat du pape.
Comme à son habitude, Couture a réutilisé une toile où figurait une académie masculine, peut-être l’ouvrage d’un de ses élèves. Le fantôme de cette figure d’homme assis sur un tabouret se devine, tête-bêche, à l’arrière-plan. Un examen scientifique mené en 2004 par le C2RMF a confirmé sa présence.

Le château de Compiègne conserve différents croquis préparatoires pour la figure de Napoléon I^er qui témoignent des hésitations de l’artiste sur l’attitude à lui donner (C.52.011/3 ; C.71.183 ; C.71.184 ; C.71.185 ; C.71.186). Sur ces tergiversations, voir la notice du grand tableau (voir C.71.001).

Auteur du commentaire : Laure Chabanne