L’Impératrice Eugénie protégeant les villes de Paris et d’Amiens pendant l’épidémie…
Antoine Léon Brunel-Rocque (Paris, 1822 – Paris, 18..?)
L’Impératrice Eugénie protégeant les villes de Paris et d’Amiens pendant l’épidémie de choléra en 1866
Antoine Léon Brunel-Rocque (Paris, 1822 – Paris, 18..?)
1866
Huile sur toile
H. 0,45 ; L. 0,37 m
MMPO 208
Fp S 1 1867 no 8
S.D.b.g. : Brunel 1866
Au revers : Sèvres / Section FpS 1er 1867. No 8
Manufacture de Sèvres. Dépôt de la manufacture de Sèvres à la Malmaison. Arrêté du 30 avril 1927. Dépôt du musée national du château de Malmaison à Compiègne en 1952. Entré au château de Compiègne le 22 août 1952. Arrêté du 24 octobre 1972.
Le 4 juillet 1866, l’impératrice Eugénie se rendit à Amiens, ville particulièrement touchée par la grande épidémie de choléra qui sévissait en France depuis 1865, et y visita différents hôpitaux et institutions charitables. Ce geste courageux renouvelait celui qu’elle avait effectué en décembre 1865 en se portant à l’hôpital Beaujon au chevet de Parisiens atteints de cette maladie. Il marqua les esprits et fut commémoré par le don par Napoléon III d’un vase en porcelaine de Sèvres qui fut livré en mai 1870 au musée de Picardie (alors musée Napoléon) à Amiens. Cette toile de Brunel-Rocque est un modèle pour le médaillon qui orne la panse de ce vase. Alors que d’autres représentations contemporaines offrent une illustration anecdotique de l’événement (voir Féragu, IMP 208, et Guérie, IMP 83)11. Webographie : Alain GALOIN, « Le choléra à Amiens (1866) », Histoire par l’image [en ligne], consulté le 17 juillet 2018. URL : www.histoire-image.org/fr/etudes/cholera-amiens-1866, il a été décidé ici de le magnifier en recourant au mode allégorique. Au centre, telle une sainte triomphant du mal, l’impératrice désigne deux dragons qui agonisent à ses pieds au bord d’une eau malsaine, vecteur du choléra. À ses côtés, les villes de Paris et d’Amiens sont symbolisées par deux jeunes femmes coiffées de la traditionnelle couronne crénelée. Amiens, à genoux, exprime encore son effroi face à l’épidémie, tandis que Paris, protégée par une cuirasse, semble prête à se relever et rend grâce à la souveraine qui l’a secourue. Si les figures des villes sont des types drapés à l’antique, celle de l’impératrice se veut un portrait fidèle. Elle est vêtue d’une robe de jour grise très simple avec garniture de dentelles et cravate de soie noire. Sur cette silhouette toute moderne, l’artiste a ingénieusement drapé le manteau de cour bordé d’hermine pour lui conférer le cachet abstrait et éternel qui sied à une composition allégorique. Brunel-Rocque fut payé 500 francs pour cette composition, puis il reçut 1 500 francs pour la traduire sur porcelaine. Elle subit peu de modifications, hormis la gamme de couleurs, plus éclatante, et l’ajout de silhouettes urbaines à l’arrière-plan afin de faciliter l’identification des deux allégories.
Auteur du commentaire : Laure Chabanne
Genre :
Peinture d’histoire → Peinture allégoriqueModèles
Index des personnes représentées :
Eugénie, comtesse de Teba, dite Eugénie de Montijo, impératrice des Français (Grenade, 1826 – Madrid, 1920)
Index iconographique :
Couronne ; drapé ; femme ; souveraine
Cette œuvre appartient à l’ensemble :
Les collections et commandes impériales
Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne
Pour citer cet article :
Laure Chabanne, L’Impératrice Eugénie protégeant les villes de Paris et d’Amiens pendant l’épidémie de choléra en 1866, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=345