Jacques Kuhnmunch, Laure Chabanne & Étienne Guibert
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Napoléon III délivrant de ses chaînes la ville de Florence
Anonyme

Historique

Giorgio Ponti. Acquis de ce dernier en 1986. Comité du 13 février 1986. Arrêté du 28 février 1986. Entré au château de Compiègne le 3 mars 1986.

Commentaire

Cette esquisse a très vraisemblablement été exécutée peu après la brève campagne menée de mai à juillet 1859 par Napoléon III et Victor-Emmanuel II, roi de Sardaigne, duc de Savoie et prince de Piémont, pour libérer le nord de l’Italie de l’occupation autrichienne. Debout devant un piédestal que survole une Victoire ailée, l’empereur des Français domine la scène. Une femme parée d’une couronne crénelée est agenouillée devant lui et lui présente ses poignets dont l’un est encore chargé d’une lourde chaîne. Derrière cette figure se découpent les silhouettes du Duomo et du campanile qui l’identifient comme une allégorie de la ville de Florence. Elle s’apprête à se relever et à se diriger vers Victor-Emmanuel II et vers son fils et héritier, le prince Humbert, qui se tiennent sur le même plan, à la gauche de Napoléon III.
La composition célèbre l’intervention des troupes françaises, bien que le grand-duc de Toscane eût été chassé par les Florentins, le 27 avril 1859, avant leur arrivée en Italie. Elle suggère aussi l’annexion de la Toscane au royaume d’Italie en cours de constitution. Il pourrait s’agir d’une pensée pour le concours sur des thèmes patriotiques que lança le gouvernement toscan dès septembre 1859. Toutefois, le curieux format ovoïde de la composition suggère plutôt une esquisse pour le décor d’un vase commémoratif (voir, pour comparaison, le modello de Brunel-Rocque pour un vase de Sèvres, MMPO 208). Le coloris précieux, qui évoque les émaux peints, renforce cette hypothèse, de même que la nature du support, un papier fort contrecollé sur carton.
Si J.-M. Moulin voyait dans ce tableau l’œuvre d’un patriote italien enthousiaste, plusieurs éléments, outre le rôle prépondérant accordé à Napoléon III, semblent indiquer une main française. Pour représenter l’empereur, le peintre a eu accès aux photographies prises par Mayer et Pierson après la campagne (voir C.38.3686) et s’en est directement inspiré. Le souverain porte la médaille de la Valeur militaire sarde et la médaille d’Italie qu’il a créée en août 1859. Il est en grande tenue à pied de général de division, alors que les clichés de Mayer et Pierson le montraient en petite tenue, ce qui indique que l’auteur maîtrisait les codes de l’iconographie militaire impériale. Les portraits de Victor-Emmanuel II et d’Humbert semblent plus vagues. Le premier est proche de celui peint par Giuseppe Ugolini (Commune de Reggio Emilia, Museo del Risorgimento), la pose étant inversée. La pelisse du roi cache en partie sa poitrine, masquant étrangement ses décorations. Seul le grand cordon de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare dont il était le grand maître, est visible. Son fils porte le même ruban sans sa plaque, ainsi que le collier et la plaque de l’ordre de l’Annonciade.

Auteur du commentaire : Laure Chabanne

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Copyrights

Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne

Pour citer cet article :
Laure Chabanne, Napoléon III délivrant de ses chaînes la ville de Florence, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=494

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