L’Empereur Napoléon III

Franz Xaver Winterhalter (Menzenschwand, 1805 – Francfort, 1873), et atelier de Franz Xaver Winterhalter (Menzenschwand, 1805 – Francfort, 1873)

Le portrait en pied de Napoléon III par Winterhalter fut largement diffusé par la peinture, la gravure, la photographie et la tapisserie. Icône du régime, il figure l’empereur en tenue de général de division, dans une composition qui revendique l’héritage de la monarchie française par son apparat (rideau de velours rouge, présence des regalia, manteau d’hermine). Le grand collier de la Légion d’honneur, que porte ostensiblement l’empereur, souligne qu’il entend renouer avec les heures brillantes du règne de son oncle, Napoléon I^er. L’original de ce portrait, comme son pendant représentant l’impératrice Eugénie, a brûlé dans l’incendie des Tuileries en 1871¹Fermer1. Sur la composition originale, nous nous permettons de renvoyer à notre notice dans Franz Xaver Winterhalter. Portraits de cour, entre faste et élégance [cat. exp. Compiègne, musées nationaux du Palais, 30 septembre 2016 – 15 janvier 2017], Paris, Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2016, n^o 45, p. 150 (notice de la tapisserie des Gobelins tissée d’après le portrait de Napoléon III et conservée à Compiègne)..

Cette réduction est signée et datée « Winterhalter 1855 », ce qui semble indiquer qu’il s’agit d’une œuvre autographe. La signature est cependant assez malhabile et inhabituelle dans la mesure où Winterhalter faisait généralement précéder son nom de « fr » pour « Franz ». En outre, si le style de la facture de la toile est globalement très proche de celui de Winterhalter, certaines parties, notamment dans le fond à droite, sont peu convaincantes. Ceci laisse à penser que ce tableau est tout ou partie l’œuvre de son atelier. Il fut en tout cas exécuté par un peintre qui connaissait bien sa manière, ce qui n’était pas le cas de la plupart des artistes auxquels fut confiée la production de copies du portrait officiel de l’empereur. Les collections compiégnoises comportent plusieurs de ces copies, le plus souvent de qualité médiocre.

Voir IMP 536, IMP 932 et MMPO 683.

Auteur du commentaire : Laure Chabanne