François Pils, père de l’artiste
Isidore Alexandre Auguste Pils (Paris, 1813 – Douarnenez, 1875)
François Pils, père de l’artiste
Isidore Alexandre Auguste Pils (Paris, 1813 – Douarnenez, 1875)
1849
Huile sur toile
H. 0,73 ; L. 0,62 m
R.F. 1957
C.53.D.61
S.D.g. : I. Pils / 1849
MmeBecq de Fouquières. Jacques Becq de Fouquières. Don aux musées nationaux en 1904. Comité du 17 novembre 1904. Conseil du 5 décembre 1904. Décret du 4 janvier 1905. Dépôt du département des Peintures du musée du Louvre en 1953. Entré au château de Compiègne le 19 juin 1953. Arrêté du 30 janvier 1957.
Cette toile provient de la famille Becq de Fouquières, famille liée au monde des arts et des lettres et dont faisait partie le peintre Alfred Dedreux. Louis Becq de Fouquières (1831-1887), auteur d’un Traité général de versification française (1879), d’un Traité de diction (1881) et de nombreux ouvrages sur André Chénier, fut également le premier biographe de son ami Isidore Pils. Ce fut lui qui organisa l’exposition rétrospective consacrée à l’artiste en 1876 à l’École des beaux-arts, peu après sa mort. Ce portrait y fut présenté comme appartenant à MmeBecq de Fouquières, épouse de Louis, née Marie Françoise Hélène de Groiseilliez (1836-1925). Il a été donné en 1904 aux musées nationaux par l’un de leurs fils, Jacques Becq de Fouquières (1866-1945), inspecteur des Théâtres, sa proposition de don indiquant qu’il était « considéré comme l’un des chefs-d’œuvre du maître11. Lettre de Jacques Becq de Fouquières en date du 6 octobre 1904, Archives des musées nationaux, P8 1905, 4 janvier. ».
Né en 1785, François Pils participa aux campagnes de l’Empire sous les ordres du général Oudinot qui en fit son compagnon d’armes et son ami. Tout à la fois soldat et artiste, il ne cessa de croquer les scènes militaires auxquelles il assistait, les transcrivant sur la toile lorsque la paix lui en laissait le loisir. Rendu à la vie civile en 1814, François Pils épousa en 1815 Suzanne Soudais. Quatre enfants naquirent de cette union, dont Isidore, l’aîné. Pils demeura l’ami fidèle d’Oudinot et fit encore avec lui la campagne d’Espagne en 1823. Selon Becq de Fouquières, Pils père était un coloriste-né22. « Quant à ses tableaux à l’huile, on dirait de belles esquisses de Gros ; elles en ont la science de la composition, le mouvement et surtout la couleur. » Louis Becq de Fouquières, Isidore Alexandre Auguste Pils, sa vie et ses œuvres, Paris, Charpentier, 1876, p. 5., mais il manquait de dessin, n’ayant pas reçu une formation académique. Jusqu’à sa mort, le 6 décembre 1867, il veilla sur la carrière de son fils, se rendant presque quotidiennement dans son atelier. « Il était grand, droit encore, quoique l’âge commençât à faire trembler ses mains tordues et défigurées par la goutte. Sa tête était petite, dans la proportion qu’ont donnée à cette partie du corps les sculpteurs antiques. Sa physionomie, à la fois pleine de bonhomie et de finesse, laissait cependant deviner, au dessin anguleux de la mâchoire, une énergie et une opiniâtreté qui contrastaient avec le mince volume de la voix33. Louis Becq de Fouquières, Isidore Alexandre Auguste Pils, sa vie et ses œuvres, Paris, Charpentier, 1876, p. 7.. »
La force de caractère de l’ancien militaire transparaît dans ce portrait largement brossé qui le montre au travail, pinceau et palette à la main, portant un regard sans concession sur le spectateur. Isidore Pils l’exécuta en 1849, année où il obtint son premier succès au Salon avec Rouget de Lisle chantant pour la première fois la Marseillaise, chez Diétrich, maire à Strasbourg (Strasbourg, Musée historique). François Pils servit de modèle pour l’un des personnages de cette composition. Ceci donna-t-il à son fils l’idée de faire son portrait ? Cette toile apparaît également comme un hommage du jeune artiste à son premier maître et soutien. Becq de Fouquières raconte que Pils était fier des esquisses paternelles accrochées au mur de son atelier et qu’il disait souvent : « C’était mon père qui était le peintre44. Louis Becq de Fouquières, Isidore Alexandre Auguste Pils, sa vie et ses œuvres, Paris, Charpentier, 1876, p. 7. ».
Auteur du commentaire : Laure Chabanne
Index des personnes représentées :
François Pils (1785-1867)
Index iconographique :
Artiste ; homme
Cette œuvre appartient à l’ensemble :
Les portraits des musées du Second Empire
Étapes de publication :
2020-06-15, publication initiale de la notice rédigée par Laure Chabanne
Pour citer cet article :
Laure Chabanne, François Pils, père de l’artiste, dans Catalogue des peintures du château de Compiègne, mis en ligne le 2020-06-15
https://www.compiegne-peintures.fr/notice/notice.php?id=575