L’Attente

Ernest Meissonier (Lyon, 1815 – Paris, 1891)

Madame Meissonier, en 1867. Meissonier. Legs de l’artiste aux musées nationaux en 1891. Entré au musée du Luxembourg en novembre 1892. Transféré au musée du Louvre le 8 janvier 1903. Dépôt du département des Peintures du musée du Louvre en 1953. Entré au château de Compiègne le 25 juin 1953. Arrêté du 30 janvier 1957. Affecté au musée d’Orsay.

Ce tableau est l’une des deux œuvres léguées par l’artiste au Louvre. Dans son testament olographe du 4 avril 1879, il précisa qu’il n’avait jamais voulu se séparer de ce petit panneau, « quelque prix qui [lui] en ait été offert » et qu’il avait toujours pensé le proposer au musée. Dès 1866, Philippe Burty avait noté son attachement tout particulier à L’Attente : « M. Meissonier n’a jamais consenti à se dessaisir de ce petit panneau qui, pour l’intimité de l’intérieur, l’élégance du modèle, la fraîcheur du coin de paysage entrevu, la précision de l’exécution, est un de ses chefs-d’œuvre. »
Cette composition se rattache à la veine des cavaliers et des hommes d’armes en costumes du xvii^e siècle, l’un des thèmes favoris de Meissonier à partir de 1845. « À la fenêtre de l’atelier de Poissy. Par la chaleur, un seul volet ouvert, par lequel entre le soleil, tapis de Smyrne sur la table. L’amoureux attend celle qui va venir… il se penche à la fenêtre pour la voir plus vite… son épée est sur la table, il est en culotte de velours rouge, en chemise blanche. » (Octave Gréard) Avec ses petits plombs et ses volets intérieurs à ferrures, la fenêtre de l’atelier est un personnage à part entière de la scène.

Auteur du commentaire : Laure Chabanne