Madame Fries

Eduard Magnus (Berlin, 1799 – Berlin, 1872)

Né à Berlin, Eduard Magnus se fit surtout connaître comme portraitiste. Sa carrière peut être mise en parallèle avec celle de Franz Xaver Winterhalter dont il fut l’ami. Comme lui, il découvrit l’Italie après ses études à l’Académie des beaux-arts de Berlin. Il passa huit années à Rome, de 1827 à 1834, où il peignit des scènes de genre inspirées du petit peuple italien. À l’instar de Winterhalter, il se consacra essentiellement au portrait à son retour en Allemagne et se fit une importante clientèle dans la grande bourgeoisie berlinoise. Au début des années 1850, il voyagea en Espagne à l’époque où Winterhalter s’y rendit. Ce fut lors de son séjour entre 1850 et 1853 à Paris qu’il peignit ce portrait. Magnus a notamment représenté le sculpteur Bertel Thorvaldsen, le compositeur Félix Mendelssohn, le peintre Adolf Menzel et la cantatrice Jenny Lind (portrait peint en 1846, répétition à la National Portrait Gallery de Londres, 1861).

Originaire de Varsovie, Sophie Fries (1827-1920), née de Laska, épousa en premières noces Auguste Du Bos, syndic des agents de change de Paris. Le château de Compiègne conserve également un portrait de son fils Auguste par Heyrault (voir C.49.115).
La composition en ovale laissant une large place au ciel ennuagé rappelle celle de nombreuses œuvres de Winterhalter, de même que le jeu de la lumière sur le visage de la jeune femme et l’attention portée à sa toilette, une robe de soie mordorée garnie de dentelle de Chantilly. Le rendu brillant de la chevelure et le traitement porcelainé des carnations sont autant d’indices de l’adhésion de Magnus aux codes du portrait fashionable.

Auteur du commentaire : Laure Chabanne