Jean-Baptiste Nompère de Champagny

Antoine Jean Joseph Ansiaux (Liège, 1764 – Paris, 1840)

Formé en premier à Liège, Antoine Jean Joseph Ansiaux est à Paris l’élève de François-André Vincent (1746-1816). Ansiaux est peintre de sujets religieux, mais aussi portraitiste. Jean-Baptiste Nompère de Champagny (1756-1834) est issu d’une famille de la noblesse de la Loire. Sa carrière se déroule dans la marine, où il entre à quinze ans comme garde-marine. Il la quittera en 1787 comme major de vaisseau, après avoir notamment participé à la guerre d’indépendance américaine. Député de la noblesse du Forez en 1789, il est nommé ambassadeur à Vienne en 1801 par Napoléon Bonaparte, puis ministre de l’Intérieur en 1804 et ministre des Affaires étrangères trois ans plus tard. En 1809, Napoléon le nomme duc de Cadore. Il devient pair de France en 1819.
Un portrait en pied du duc de Cadore est commandé à Ansiaux en 1806 pour orner une galerie présentant les effigies des ministres de l’Empereur au palais des Tuileries dans la continuité de celle des maréchaux alors partiellement achevée. Peut-être notre tableau est-il une étude préparatoire ou, plus vraisemblablement, un ricordo postérieur de ce premier tableau ? À partir de mai 1808, la série commandée pour les Tuileries est finalement envoyée dans la nouvelle résidence impériale de Compiègne qui s’apprête alors à accueillir Charles IV d’Espagne. Les dix tableaux des dignitaires représentés debout, arborant cape sur le dos, épée au côté et montrant ostensiblement le portefeuille lié à leur fonction sont placés dans l’ancienne salle des Gardes qui devient jusqu’à leur retrait en 1814 une « galerie des Ministres »¹Fermer1. Hélène Meyer, « Postérité de décors historiques : trois galeries à Compiègne sous l’Empire » dans 1810, La politique de l’amour, Napoléon I^er et Marie-Louise à Compiègne [cat. exp. Compiègne, musée national du château de Compiègne, 28 mars – 19 juillet 2010], Paris, Réunion des musées nationaux, 2010, p. 58-69.. Si la localisation de ce grand portrait original, sans doute rendu à la famille du modèle après 1814, est aujourd’hui inconnue, une version peinte par Théodore Auguste Rousseau (1822-1857) en 1853 est conservée au château de Versailles²Fermer2. Musée national du château de Versailles, MV 4721 ; Claire Constans, Musée national du château de Versailles. Les peintures, Paris, Réunion des musées nationaux, 1995, n^o 4545, p. 805, repr..

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch