Le Prince Louis-Napoléon décorant de la Légion d’honneur Jean-Baptiste Pruvost, le…

Sébastien Charles Giraud (Paris, 1819 – Sannois, 1892)

La scène se déroule à Saint-Quentin, où le Prince-Président s’était rendu pour inaugurer la ligne de chemin de fer desservant cette ville. La société académique locale avait organisé une exposition horticole et industrielle dans l’ancienne abbaye de Fervaques. Lors de la remise des prix aux participants, il fut donné à Louis-Napoléon de récompenser le charretier Jean-Baptiste Pruvost. En 1830, ce dernier avait offert ses économies à la veuve Lefranc dont la ferme où il avait travaillé à Aubencheul-aux-Bois venait d’être détruite par un incendie. Louis-Napoléon lui remit la médaille d’or de la Société pour cette belle action et y ajouta la croix de la Légion d’honneur¹Fermer1. Sur cette cérémonie, voir « Visite du président à Saint-Quentin », Journal de Saint-Quentin, 13 juin 1850 ; Société académique de Saint-Quentin, Annales scientifiques, agricoles et industrielles du département de l’Aisne, Saint-Quentin, Impr. Ad. Moureau, 1844-1855, 2e s., t. VIII, 1850, p. 13-14.. Montrer le président de la République attentif aux mérites d’un ouvrier ne pouvait qu’être utile à la propagande de celui-ci. Envisagea-t-il de commander un grand tableau sur ce sujet à Giraud ? Notre toile semble en effet être une esquisse plus qu’une composition aboutie. S’il y eut un tel projet, il ne fut pas mené à bien, sans doute en raison de l’évolution rapide du régime vers le rétablissement de l’Empire. Cette image connut tout de même une certaine diffusion, puisque le château de Compiègne conserve un exemplaire d’une lithographie anonyme reprenant la partie centrale de la composition autour du groupe formé par le Prince-Président, Jean-Baptiste Pruvost et le préfet (C.52.041/75).

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch et Laure Chabanne