Françoise Caroline Jeanne Raphaëlle de Bourbon-Bragance, princesse du Brésil, princesse…

Atelier de Franz Xaver Winterhalter (Menzenschwand, 1805 – Francfort, 1873)

Née en 1824 à Rio de Janeiro, Francisca de Bragança est la fille de Pedro I^er, empereur du Brésil, et de Marie-Léopoldine, archiduchesse d’Autriche. Elle épouse au Brésil, le 1^er mai 1843, François-Ferdinand-Philippe d’Orléans, troisième fils de Louis-Philippe. La même année, le couple princier s’installe en France, mais il sera contraint de s’exiler après les événements de février 1848. La princesse meurt à Paris le 27 mars 1898.

Premier exemplaire du portrait de la princesse de Joinville livré par Winterhalter pour les collections de Louis-Philippe, ce tableau lui fut payé au tarif des portraits originaux, c’est-à-dire 4 000 francs. Pourtant, sa facture assez plate le désigne comme une œuvre de l’atelier du peintre. Au début des années 1840, Winterhalter s’adjoignit en effet plusieurs collaborateurs, parmi lesquels son frère Hermann (1808-1891), pour répondre à la forte demande que lui valait sa réputation de portraitiste, et tout particulièrement aux commandes royales. Chargé de peindre les portraits des membres de la famille d’Orléans, l’artiste en livra également de nombreuses répétitions destinées aux résidences royales, au Musée historique de Versailles, à des cadeaux diplomatiques ou encore aux manufactures de Sèvres et des Gobelins pour être reproduites sur porcelaine ou en tapisserie. Ces tableaux furent exécutés sous sa direction et par ses assistants. Cette espèce de monopole lui valut des critiques acerbes et ne fut pas reconduit sous le Second Empire. Les copies des portraits officiels de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie peints par Winterhalter furent confiées à divers artistes, à titre d’encouragement.
Selon une pratique courante à l’époque, Winterhalter avait pour habitude de signer et de dater l’œuvre autographe « princeps », afin de la différencier des répétitions autographes, généralement signées mais non datées, et des répétitions exécutées par son atelier, non signées. Du portrait de la princesse de Joinville sont conservées plusieurs répétitions non signées, dont une destinée à Versailles¹Fermer1. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et Trianon, MV 5106 ; Claire Constans, Musée national du château de Versailles. Les peintures, Paris, Réunion des musées nationaux, 1995, n^o 5380, p. 958, repr. et une autre, en grand buste, commandée en 1848 pour servir de modèle à la manufacture de Sèvres²Fermer2. Versailles, MV 5252 ; Claire Constans, Musée national du château de Versailles. Les peintures, Paris, Réunion des musées nationaux, 1995, n^o 5401, p. 961, repr. ; en dépôt au ministère des Affaires étrangères. Eugene Barilo von Reisberg signale également une répétition en pied dans une collection particulière³Fermer3. Barilo 2017, n^o 315b.
Winterhalter a peint en 1844 un autre portrait plus intime de la princesse de Joinville, représentée en buste, vêtue d’une robe de jour noire⁴Fermer4. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et Trianon, MV 5117.

Auteur du commentaire : Jacques Kuhnmunch, Laure Chabanne